Lune Rousse, cavaliers et Saints de Glace : risques de gelées

Lorsque l’on cultive en pleine terre, nous sommes à l’affût du bon moment pour semer ou planter. Quel bonheur de déguster ses légumes précoces avant qu’ils ne soient sur tous les étals ; mais quelle désillusion de voir ses petits plants grillés par un coup de gel tardif ! Tout est affaire de juste milieu, de bon sens …

Nos ancêtres jardiniers n’avaient ni prévisions météo, ni revues de jardinage, ni sites internet pour dire que faire et à quel moment. Alors, il fallait utiliser des indicateurs plus ou moins fiables comme la couleur du ciel au couchant, l’état du cor au pied, la position de la grenouille dans le bocal…sans oublier la panoplie des dictons et proverbes agrico-météorologiques.

Voici quelques termes plus ou moins oubliés qui ont un rapport avec les risques de gelées tardives :

désigne la lunaison de fin avril. Pas la peine de rechercher une coloration de la lune, ce terme met en garde le jardinier imprudent contre le risque de voir « roussir », à cause d’un coup de gel consécutif aux nuits claires, les petits plants non protégés.

désignent les jours où le risque de gel est important :
- Georges le 23 avril
- Marc le 25 avril
- Eutrope le 30 avril
- Sainte Croix le 3 mai
- Jean le 6 mai

clôturent la période de risque de gelées avec Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais les 11, 12 et 13 mai (dans certaines régions on rajoute même Saint Urbain le 25 mai).

Proverbe : " Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais sont les Saints de glace, mais Saint Urbain les tient tous dans sa main".

De nos jours, on ne retrouve plus le nom de ces saints sur nos agendas car en 1960 le dernier concile de l’église catholique a rayé du calendrier tous ces saints qui évoquaient des pratiques jugées païennes, donc pas catholiques comme on dit chez nous, à Montpellier.