Labourage (Page 4)

Hallu, je comprends bien l'intérêt pour restaurer des sols ayant perdus beaucoup de fertilité, mais au-delà de ça, une fois ton système lancé, il faut toujours que tu importes de la matière organique dans ton jardin, donc que tu la retires ailleurs, pour compenser ce que tu récoltes. Par ailleurs, la fertilité de ton sol étant limitée à sa performance organique, on s'interdit dès lors des rendements atteints avec des quantités non limitées d'engrais. Je ne doutes pas que ça marche et qu'on puisse en vivre, mais c'est le consommateur qui paie et on a aussi besoin des gros rendements. Pour le potager, on arrive à une situation ou au lieu d'acheter ses engrais ou son compost on achète son BRF, et comme on le dit dans les vidéos que tu nous a toi-même indiquées, on coupe les forêts à blanc pour fournir le marché en BRF. Au total, si on a pas plus de rendement, ni plus d'économie, ni plus de vertu que ça, il n'y a pas lieu d'en faire LE modèle d'agriculture ou de jardinage, il me semble.
Mais la démarche de compréhension et de préservation du sol vivant est très intéressante.

lol tu dis vraiment de la merde... La forêt n'a d'autre fonction que de pousser. Elle "décide" pas de stocker du carbone... D'autre pas rien ne fixe la carbone de manière volatile, s'il est volatile par définition il n'est pas fixé, n'importe quoi...

Tu ne comprends pas une chose : ton sol est un être vivant, comme ton estomac il digère. Bactéries, champignons, vers de terre. Tout ça contribue à dégrader le carbone ligneux dans les tiges, le bois etc... et à le dégrader en restituant aux plantes de l'azote entre autres. Sais-tu ce qu'est ne serait-ce qu'une bactérie fixatrice d'azote ? La glomaline ?

Une forêt différente d'un jardin potager car le potager sert à l'alimentation ? Tu crois qu'on se nourrissait comment avant l'agriculture ? Chasseur cueilleur ça te dit rien ?

Et pour répondre à civad : en quoi c'est de l'eau de rose si tu produis plus pour moins de travail ? Par définition si tu ne travailles pas le sol tu travailles moins... Ton labour il détruit le sol. Mets une motte de ta terre dans un bocal d'eau et regarde la se dégrader. Ca devient de la soupe marron, c'est comme ça qu'on pollue nos rivières, et que nos sols sont érodés année après année. Maintenant prends une motte de prairie et fais la même chose. Elle se dégrade pas. La glomaline maintient le sol en place. Un sol vivant est plus poreux, donc retient plus d'eau. Il est mieux structuré donc non lessivé par les pluies. Il produit des légumes plus riches en sucres et moins malades (encore un secteur où ça te permet de moins bosser : tu traites plus tes plants...). Après si vous n'êtes même pas assez ouverts pour ne serait-ce qu'essayer, tant pis pour vous.

" il faut toujours que tu importes de la matière organique dans ton jardin, donc que tu la retires ailleurs, pour compenser ce que tu récoltes"
Pas si tu fais du couvert végétal. D'autre part le BRF c'est de la taille d'arbres. Tu tues pas l'arbre. Tout ce que tu as dans le BRF ou dans le compost vert, c'est des choses qui auraient été brûlées avant la loi qui oblige désormais les déchetteries à recycler tout ça.

"Par ailleurs, la fertilité de ton sol étant limitée à sa performance organique, on s'interdit dès lors des rendements atteints avec des quantités non limitées d'engrais."
Non ça c'est faux. Et qui a des quantités illimitées d'engrais ? L'engrais tu le prends quelque part. Pour le phosphate par exemple, tu n'as que quelques lieux dans le monde qui en produisent dans des carrières, et il va en manquer...

"mais c'est le consommateur qui paie et on a aussi besoin des gros rendements. "
Le consommateur il s'en fout du rendement il veut des bons produits. D'autre par les rendements sur sol vivant sont supérieurs à ceux sur sol labouré. Les maraîchers plantent deux fois plus serrés sur sol vivant, et sont même obligés de calmer le jeu niveau intrants organiques ou variétés. Avec les espèces classiques de sol labouré, ils ont eu des choux fleurs de 3-4 kg et des choux de 5-6 kg. Ça se vendait pas. Donc ils choisissent d'autres variétés.

"on coupe les forêts à blanc pour fournir le marché en BRF."
lol c'est totalement faux ça. Les forêts ne servent pas au BRF, ça coûte que dalle le BRF, les forestiers vendent leur bois pour les meubles, charpente, le chauffage, etc... Ce sont les sylviculteurs petite échelle qui font du BRF, et tu peux utiliser autre chose que du BRF. N'importe quel broyat convient, y compris, contrairement à ce qu'on dit, le broyat de résineux. Il n'acidifie pas le sol, uniquement s'il est enfoui. En paillage c'est bon. Beaucoup font le tour des paysagistes et leur disent de déposer leur broyat chez eux, ça les arrange aussi plutôt que d'amener tout ça à la déchetterie. Il faut se rendre compte de tout ce qu'on jette !

"Au total, si on a pas plus de rendement, ni plus d'économie, ni plus de vertu que ça, il n'y a pas lieu d'en faire LE modèle d'agriculture ou de jardinage, il me semble."
Ben si justement. C'est un meilleur rendement, moins d'eau, des produits meilleurs, des plantes moins malades, un sol qui s'érode pas, et ça coûte moins cher puisque moins de machinerie... Pourquoi tu crois que tous les nouveaux projets de maraîchage en France en ce moment se font sur sol vivant ? Si t'as la chance d'acheter un terrain qui a été en friche/prairie avant, t'as juste à bâcher tes planches et tu peux planter la première année, sans rien...

Marc : regarde la visite de ferme de François Mulet, il explique tout lors de son implantation, les erreurs à pas faire (qu'il a faites évidemment), la mécanisation, les rendements etc... : www.youtube.com/playlist?list=PLo3eMfnAIJQXM0uDm-ySCJ4uy7ZhaoZKy

Hallu, je comprends qu'on s'installe en maraîchage sur sol vivant, si on y gagne sa vie grâce à la bonne volonté de ceux qui fournissent l'engrais gratis et la bonne volonté des consommateurs qui ne regardent pas le prix (j'ai deux jeunes installés dans mon village en MSV, heureusement que j'ai mon potager parce que leurs légumes ne sont pas dans mes prix). Je ne crois pas à une viabilité économique basée sur la bonne volonté.
Quand tu dis qu'on peut se passer d'importer de la MO si on fait un couvert végétal, est-ce que tu veux dire que ton sol peut nourrir un couvert végétal + ta production exportée en gardant un bon rendement et sans s'appauvrir. Je ne comprends pas ce qui équilibre le bilan. Le sol vivant fournirait-il durablement double ration de nutriments ?

Pour ta dernière question tu touches du doigt le problème long terme des maraîchers. Pour les céréaliers ils s'en fichent. Ils récupèrent la graine, et peuvent utiliser le reste de la plante comme paillage. Ils ont donc un engrais vert l'hiver qui pousse dans le paillage de la plante récoltée. Donc aucun souci. Les maraîchers leur bilan carbone est pourri : ils laissent rien monter en graine et arrachent tout. La salade le bilan est minable par exemple. Ils dépendent donc d'un réseau. A long terme, certains ont déjà prévu de l'agroforesterie, de la production de biomasse pour leur paillages. Sinon, les autres se contentent des conséquences notre mode de vie occidental : on jette beaucoup. Les communes donnent leurs tontes de gazon, les élagueurs et paysagistes leurs broyats, les déchetteries vendent à prix cassés le compost, le BRF ou des trucs dont personne ne veut comme le broyat de troncs. Pour la paille, il faut faire ami ami avec des agriculteurs, des centres équestres etc... A chaque fois le chemin est différent, faut prendre ce qu'il y a. En Amérique du Sud ils en sont carrément à mettre du pétrole dans leurs champs, et tu peux même utiliser de l'huile végétale, ça a un bon C/N apparemment même si ça a l'air dingue d'utiliser ça... Tout est bon tant qu'y a du carbone assimilable par le sol...

Mon Dieu , je vais aller me coucher !!!
Bonne nuit les gentils amateurs du jardin, faites de beaux rêves en légumes souriants
La vie est belle, Bonjour à la lune
Mon con !!!! c'est assez rare, voir inespéré...... Mon Dieu pardonnez nous nos offences !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bonsoir Hallu ! depuis que je suis en retraite je ne laboure plus mon potager convaincue par les vidéos de Lydia et Claude Bourguignon j'avoue également que souffrant d'arthrose je n'aurais pu continuer mon potager s'il m'avait fallu le bêcher. J'aime jardiner et je n'ai aucun diplôme que l'amour de ma terre et en trois ans elle a changé c'est indiscutable j'avais une terre compacte, argileuse et collante en période de pluie, elle est devenue plus friable. J'ai un conseil à te demander j'ai pu trouver du BRF que je vais placer sur mes massifs en paillage contre les adventices, si j'en mets sur mon potager ne vais pas provoquer une faim d'azote qui va empêcher la pousse de mes légumes ??? merci pour ta réponse

Salut, sympa de voir quelqu'un d'autre qui travaille sur sol vivant.
Jamais eu le cas moi-même avec uniquement du BRF (j'ai du fumier de centre équestre plein de paille, ou du broyat de sapins), mais pour éviter la faim d'azote il te faut mélanger le BRF avec des feuilles, de la paille ou de la tonte de gazon. Si t'as rien de tout ça, tu peux aussi mettre les classiques : compost, fiente de poule, fumier mûr, ce genre de choses. La faim d'azote avec BRF est moins longue avec un sol déjà vivant. En général le mieux c'est de le mettre en fin d'automne quand tu fais plus pousser grand chose, comme ça ton sol est prêt pour être planté au printemps. Mais sur les expériences de faim d'azote qu'ont eu les maraîchers, ça stoppe la croissance mais ça repart très fort une fois l'épisode terminé. Donc si t'as que ça vas-y.

Merci Hallu ! bonne nuit

Hallu, je viens de visionner toute la visite de la ferme des Peltier. C'est très instructif et précis, et c'est réellement de l'agronomie de terrain. Faut que j'y réfléchisse.