Labourage (Page 3)

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PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
16/02/2019 à 10:46

Il est aussi difficile de traiter d'un sujet aussi étendu que celui de l'agriculture en générale avec des amateurs du potager, que celui de la médecine conventionnelle, avec un rebouteux, sans quelques échauffourées, comme chez Bourdin le matin.

Je n'ai pas une nature, et m'en excuse, à me faire endormir par des pratiques pastorales, aux origines douteuses et récentes en provenance d'Australie.

Je réagit sans concession parfois vigoureusement, et sans vaseline, à des propos incohérents qui sèment le doute dans la pratique d'une discipline délicate comme celle du jardinage amateur.

Mais c'est sans méchanceté, bien que ce puisse n'être pas toujours bien perçu, mais avec la ferme intention de défendre une expérience basée sur la science, et pas sur une nouvelle religion.
Action---Réaction, c'était dans les Choristes.

Maintenant si je dérange, je m'en excuse, et n'en parlerai plus.
Ce sera bien plus facile pour moi et agréable pour tout le monde, mais certainement moins instructif.

Réponses
Marc65 (65)
16/02/2019 à 11:08

"Me faire endormir", ça c'est bien dit, Pépiniériste, l'idéalisme est l'opium du peuple.

ANOCLETE (33)
16/02/2019 à 20:26

Merci !

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
17/02/2019 à 15:02

:D

Hallu (95)
18/02/2019 à 14:56

Ne surtout pas écouter les propos nauséabonds de Pépiniériste qui est dans sa bulle temporelle d'il y a 30 ans. L'agriculture sans travail du sol ça marche, c'est juste copier la nature. Quel biotope est le plus productif ? Une forêt. Pas de travail du sol dans une forêt. Juste une litière de feuilles branches et autres, dégradés par les vers de terre, champignons et bactéries. Des gens comme Konrad Schreiber et François Mulet l'ont adapté à l'agriculture céréalière et au maraîchage grande échelle. Pas forcément bio, mais toujours productif. Quelques principes importants :

1) Labourer, bêcher ou autre tue son sol. Tout outil est néfaste pour le sol. Les microorganismes le structurent avec leur mucus, créé justement pour que leur habitat ne soit pas lessivé par les pluies. Voilà pourquoi un sol labouré se lessive (c'est du café, voir les champs à nu lors d'une pluie) et qu'un sol de forêt ne se lessive pas (les rivières sont claires).
2) Il faut donc nourrir son sol, qui est un organisme vivant. Comme la forêt, on lui donne du carbone. Idéalement un mélange paille, feuilles, BRF. Il faut de la lignine. Le paillis désherbe, conserve l'eau, et nourrit le sol. Le sol stocke du carbone sous forme d'humus stable, et rend du NPK au sol. Plus besoin d'engrais. La science est faite, par des agronomes comme Konrad Schreiber. Elle est complexe, avec bactéries fixatrices d'azote, mycorhizes, etc.. Mais le principe existe depuis Fukuoka dans les années 50.
3) En début de potager, si tu as une prairie ou une friche avec des herbes hautes, NE SURTOUT PAS LABOURER. Herbes hautes = sol très riche ! Tu détruis ta fertilité, ton humus. Bâcher fonctionne parfaitement, tu tues les herbes qui s'épuisent dans l'obscurité quand elles repartent en avril/mai. Si tu utilises une bâche tissée, l'eau passe. Et dans TOUS les cas l'oxygène passe, aucun problème d'anaérobie. Les maraîchers utilisent ça tout le temps. Tu prends une prairie tu plantes une salade ça pousse. Même très bien.
4) Si tu as un sol longtemps labouré, bref minable, il faut le réactiver. Pour ça, il faut enfouir la matière organique sur les 10 premiers cms, sinon tu recompactes le sol sous le paillis, les vers de terre et champis n'étant plus là. En incorporant avec un dernier travail mécanique, tu ameublis le sol le temps qu'ils reviennent manger ta paille. Et c'est la dernière fois que tu as à labourer. Après, fini, plus besoin.
5) Le compost ou le fumier composté ne nourrissent pas le sol, juste les plantes. Ce sont des engrais. Il est donc bien d'utiliser un compost mûr pour semer dedans, pour les petites graines comme carottes par exemple. Tu poses le compost SUR ton sol, SANS TRAVAILLER, sèmes dedans. La carotte traverse tout, pousse sans problème, et les mauvaises herbes n'embêtent pas ta carotte. Si tu n'as que du compost ou du fumier à disposition pour raviver ton sol, alors pose le frais ou mi-mûr. Il y aura alors assez à manger pour raviver ton sol. Tu auras des bizarreries qui pousseront dedans, comme de gros champis mais ça ne pose aucun problème. Si tu fais ça à l'automne, ce sera ingéré et prêt à planter au printemps.

Une stat imparable : tout nouveau maraîcher à l'heure actuelle en France est inscrit en sol vivant. Pourquoi ? Parce que ça marche et que tu préserves l'environnement... Moins de travail, plus de productivité, plus de biodiversité, pas d'érosion. Et surtout moins de maladies, conséquence du sol vivant : plus de sucres dans la plante, donc de meilleurs fruits et légumes, et le sucre aide à lutter contre les différentes maladies. Inconvénients : sur un sol pourri au départ, il faut du temps pour le réactiver. Le taux de matière organique d'une prairie c'est 5%. Les sols labourés longtemps peuvent être aussi bas que 0.5 %... La plupart sont à 2 %, sachant qu'en paillant tu augmentes au mieux de 0.5 % par an. Enfin, tu fais revenir la biodiversité. Donc au début tu peux avoir pas mal de limaces, il faut des granulés ou des prédateurs ou des semis sacrificiels de crucifères (colza, radis fourrager...). Avec le temps un équilibre se créera.

Tout ça marche, regardez maraichagesolvivant.org et surtout pour vous former et comprendre l'essentiel : www.youtube.com/playlist?list=PLo3eMfnAIJQWfdC-mU140JcPg7T7uZ_zt . A long terme c'est ce qui remplacera le labour, c'est certain. En céréale, pas de paillage mais du couvert végétal, et semis dans le couvert. Tout ça est déjà pas mal mécanisé : il y a désormais des outils pour coucher les couverts, planter dedans, pour le maraîchage rouler la paille, l'écarte pour semer ou transplanter etc... Ce qui bloque ? Juste quelques personnes hermétiques au changement qui croient que parce qu'on fait comme ça depuis des siècles c'est forcément le top du top... Mais de supers trucs ont été découverts : par exemple, on peut semer des bulbes d'oignons à la volée. L'oignon se démerde à faire des racines et s'implenter. Autre exemple, on peut poser une patate sous le paillage. Sans la planter. Et ça pousse. Et pas besoin de butter. Et plein de patates sous le paillis à la récolte. Pour le poireau, un trou et tu jettes ton poireau dedans. Tu tasses pas que dalle, t'arroses juste. Et ça pousse. Donc faut arrêter les "faut bêcher faut labourer faut faire comme-ci faut faire comme-ça". Non. Un vrai paysan est un paysan qui innove, qui fait des essais, qui regarde ce qui marche le mieux chez lui. Qui garde l'esprit ouvert et se renseigne sur ce que font les autres. Cette agriculture sol vivant c'est un japonais qui l'a créée, puis les brésiliens l'ont développée, les américains, canadiens et anglais font du "no till" même si leur sol est pas encore ultra vivant, et les français ont poussé le concept en recherchant la science derrière tout ça, avec des gens comme Konrad Schreiber, Hervé Coves ou Marcel Bouché.

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
18/02/2019 à 18:52

Bon je n'ai pas eu besoin de lire très loin pour comprendre dès le départ que j'avais à faire bien plus à un rêveur qu'à un agronome.
1° La comparaison avec la forêt est totalement fantaisiste, car ce sont deux univers totalement différents, car le but final l'est totalement aussi.
2° Je suis bien content entre autre, d'apprendre que je vais pouvoir faire mes échalotes à la volée :D:D:D
3° Tous ce charabia sans consistance scientifique est assez rigolo.
4° Je ne vais pas chercher à discuter avec Merlin l'enchanteur, mais simplement lui demander ses diplômes et surtout ou a t-il étudié, quelles écoles, quelle universités, pour avancer tout cela, c'est trop burlesque, et grotesque.
:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:D:

Marc65 (65)
18/02/2019 à 19:33

Hallu, je voudrais que tu m'expliques comment un écosystème qui reste identique à lui-même sur des milliers d'années, comme la forêt primaire, peut-être considéré comme productif; pour moi si c'est en équilibre, la productivité nette est égale à zéro. S'il s'agit d'une exploitation forestière, ce n'est certainement pas ce qui produit le plus vu qu'il faut de très grandes surfaces pour qu'un exploitant puisse en vivre.

Hallu (95)
18/02/2019 à 19:48

lol j'ai un doctorat et deux post docs, t'as quoi toi à part ta bouche pour râler ? Forêt, prairie, champ, c'est la même chose. Un sol, de l'humus, faire pousser des plantes. Si tu comprends pas ça comment tu peux te considérer un jardinier ? Les oignons à la volée t'as déjà essayé ? Non ? Alors ferme la.

Pour Marc : c'est simple, laisse ton champ en friche, et regarde-le devenir une forêt. La productivité ça se mesure en carbone stocké, en masse végétale produite. Tu veux quoi pour tes légumes ? Que ça pousse. Et la nature ça fait quoi ? Ça pousse tout seul. Sans labour sans engrais sans rien. L'écosystème est à l'équilibre, mais tes plantes poussent sans arrêt, meurent, de nouvelles germent etc... C'est pas à l'arrêt... Alors pourquoi l'homme se casse les pieds à labourer un sol ? Car il ignore comment ça marche. "mon père faisait comme ça" avec des mentalités pareilles on aurait encore l'esclavage. Alors pourquoi on peut le faire aujourd'hui à échelle industrielle et on le faisait pas avant ? La réponse est simple : le broyeur. Les maraîchers sol vivant doivent avant de démarrer trouver une source de broyat, de foin, de paille pour nourrir leur sol. C'est ce que fait une forêt. Certains ont la chance d'avoir des fermiers qui leur vendent de la paille, mais pour le BRF il faut une déchetterie pas loin. Comme aide pour restaurer des sols pourris labourés jusqu'à la lie, le compost vert aide beaucoup aussi, le BRF entraînant des faims d'azote. Au final ça marche car ça produit énormément, il est évident que la nature fait mieux qu'un sol mort avec un peu d'engrais dedans. Et comme en maraîchage t'as des revenus au m² conséquents, tu peux te permettre d'acheter ces intrants organiques. Pour les céréaliers, c'est différent ils n'ont pas le budget, donc ils utilisent des couverts végétaux à la place. Tu les roules à la floraison, ils meurent et font du carbone qui nourrit ton sol.

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
18/02/2019 à 20:01

La forêt dans sa plus stricte fonction est celle de fixer le carbone de manière solide, et non volatile.

Suite à cette fixation tout à fait naturelle, par les échanges gazeux et réactions solaires, le bois, naît, et sera utilisé pour le bien être, ou redeviendra gaz après réaction utile en usage de production calorique.

La forêt ne nourrit pas, mais reste un facteur d'équilibre de l'empreinte carbone, avant usage.

Elle est sans rapport avec l'attente que l'on peut se faire d'un jardin potager, qui sera la production de substance nécessaires à l'alimentation.

Elle est cependant le centre même de notre univers terrestre, parlez en donc à Tarzan !!!!!!!

Je crois que nous avons à faire à un Gilet vert Halluciné, HOIN HOIN , BONSOIR
:D:D:D

civad (63)
18/02/2019 à 20:13

bonsoir, j'ai fais la vidange du motoculteur aujourd'hui, dans la semaine dernière j'ai répandu bien 2M3 de compost au potager et ds la semaine je retourne le potager au motoculteur, trop grand pour faire à la bêche et en plus..... je mettrais de l'engrais!!!!! je ne suis pas contre le BRF et autres méthodes de cultures, méthodes bio pour les parasites et autres, mais c'est de l'eau de rose pour moi, sauf pour ceux qui ont le temps. Après, je suis cuis contre les produits chimiques employés mauvaisement et perso, ce n'est que très localement que je l'utilise. Pour parler de labourage, j'ai trouvé ça sur le net http://www.livresatelecharger.ca/Telecharger/ZIP/Schall_Serge_-_Le_Bio_Jardin_pas_a_pas.zip, je pense que c'est libre de droits, c'est page 11, j'espère ne pas faire de piratage, c'est google :)

Marc65 (65)
18/02/2019 à 20:17

Hallu, je comprends bien l'intérêt pour restaurer des sols ayant perdus beaucoup de fertilité, mais au-delà de ça, une fois ton système lancé, il faut toujours que tu importes de la matière organique dans ton jardin, donc que tu la retires ailleurs, pour compenser ce que tu récoltes. Par ailleurs, la fertilité de ton sol étant limitée à sa performance organique, on s'interdit dès lors des rendements atteints avec des quantités non limitées d'engrais. Je ne doutes pas que ça marche et qu'on puisse en vivre, mais c'est le consommateur qui paie et on a aussi besoin des gros rendements. Pour le potager, on arrive à une situation ou au lieu d'acheter ses engrais ou son compost on achète son BRF, et comme on le dit dans les vidéos que tu nous a toi-même indiquées, on coupe les forêts à blanc pour fournir le marché en BRF. Au total, si on a pas plus de rendement, ni plus d'économie, ni plus de vertu que ça, il n'y a pas lieu d'en faire LE modèle d'agriculture ou de jardinage, il me semble.
Mais la démarche de compréhension et de préservation du sol vivant est très intéressante.