terre quasi morte improductive (Page 4)

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piqueraisin (31)
20/12/2018 à 16:15

Oh !!! << l'indispensable apport calcique qui sera au centre du processus du complexe argilo-humique. >>
Dans mes terres argilo-calcaires du Lauragais Toulousain, apporter du calcium serait une folie !
Le pH est à 8,2 et j'ai du avoir recours à des Chélates très particuliers (EDDHA) pour juguler les carences carabinées (fer et magnésium) qui affectaient les fraisiers et certains fruitiers.
Allons lire :
lot-et-garonne.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Nouvelle-Aquitaine/102_Inst-Lot-et-Garonne/Documents/47_Fiches_techniques_Fraises/fiche-fer-pour-fraisier-2010.pdf
... on s'instruira.

Quant à la "chimie" dénoncée par Anoclete !!! c'est toujours pareil, on balance sans pitié en parlant de produits "chimiques" ... mais de quoi parlons-nous ?!
Sur terre, TOUT est chimique : l'eau (H²O) et l'air que l'on respire (avec ses 78% d'azote), comme le bois de la table de la salle à manger ou les os de notre squelette ... tout est chimique.et c'est ainsi depuis des lustres !

Et si on parle "engrais", ils sont tous aussi "chimiques (avec du N, du K²0 et de la potasse). Ils sont soit "minéraux" (extrait du sol comme en Alsace, au Maroc ou au Chili) ou "organiques" comme les fumiers, nos composts ou le tas de BRF qui fermente au fond du jardin.

Arrêtons de fustiger les techniques qu'on ne maitrise pas très bien en les traitant de noms d'oiseaux pour faire "écolo bon teint" !
Le drame, par exemple, des algues bretonnes n'est pas du aux engrais minéraux utilisés par les agriculteurs mais à l'épandage des lisiers, pourtant organiques, en trop grandes quantités, sur des surfaces étriquées d'élevages hors-sol.

Je termine par un vieil adage qui résume tout : << Rien n'est poison, tout est poison, c'est la dose qui fait le poison >> c'est de Paracelse, un médecin & philosophe qui vivait il y a plus de 500 ans !

Oui PàLR (pépinié ...), quand tu dis << L'emploi raisonné de produits aujourd'hui exagérément décriés >> j'applaudis car ce mot "raisonné" résume très bien ce qui a manqué à notre agriculture moderne de ces 20 dernières années.
Ce ne sont pas les produits qui sont mauvais mais l'usage que l'on en a fait.

Et le jardinier n'est pas moins critiquable quand on lit qu'il met 10 cm de fumier sur ses planches de culture parce que c'est "naturel" et que donc, cela ne pourra pas faire de mal !
Il aurait épandu, au bon moment et en quantité calculée par rapport aux besoins de ses légumes, des engrais minéraux (énoncés "chimiques", bien sûr !) qu'il aurait beaucoup moins pollué son jardin potager.

Réponses
PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
20/12/2018 à 18:56

:$....:'(.....Dire que les agriculteurs manquent de raisonnement dans leurs traitements depuis ces 20 dernières années, est un non sens, car c'est au particulier que sont retirés les pesticides, par décision de l'état, ainsi qu'au communes, et non aux exploitants qui sont très contrôlés depuis des décennies dans leur emploi des matières actives en tous genre.
Pour en parler je fréquente le monde agricole de la Beauce à la Brie, le grenier de la France, et peut affirmer que les temps ont bien changé depuis 40 ans.
Les produits coûtent cher, et le paysan va à l'école, il est diplômé, jusqu'à ingénieur pour certains, il sait ce qu'il fait, et le fait bien pour justement être irréprochable., car souvent trop critiqué à tort.
L'élevage intensif en Bretagne, c'est un cas national, lié à des décisions de productions quasiment industrielles, mal gérées sur ses rejets, ce n'est plus de l'agriculture.
La grande responsabilité est sur les épaules du consommateur, qui veut tout mais pas cher.
Le vent est entrain de tourner avec l'horizon du Bio, si on peut l'appeler ainsi.
Il faudra apprendre à se serrer la ceinture sur beaucoup de choses, pour pouvoir manger tous les jours dans l'avenir écolo qui se profile.
Piqueraisin, vous n'avez pas une bonne nature de sol, et votre situation très particulière ne s'arrangera pas facilement, vous en savez quelque chose.
Cependant le chaulage en terre normalement cultivables, est indispensable, mais ne vous concerne pas c'est évident.
Ce chaulage sera surtout réalisé en quantités calculées, surtout lorsqu'on apporte du fumier, pour favoriser sa transformation.
S'il n'est pas pratiqué, le sol s'acidifiera et se dégradera, et les cultures peuvent en souffrir.

Marc65 (65)
21/12/2018 à 09:40

Sur le Bio, les grands principes ou les bonnes intentions seront loin de suffire, la seule chose qui compte en définitive ce sont les résultats techniques et économiques. Si le jardinage, le maraichage ou l'agriculture bio se développent c'est parce qu'il y a une clientèle qui en paye le prix.
Comme dit le Pépiniériste, l'avenir est au serrage de ceinture, et quand on se serre la ceinture on n'achète pas bio, on a déjà du mal à acheter des légumes. Acheter bio, c'est soutenir des bons producteurs, mais les autres producteurs aussi ont droit à notre soutien, ce sont eux qui nourrissent la plus grande part de l'humanité.
Mon père était un paysan de gauche, de la génération de la décolonisation, et il aurait voulu qu'on subventionne les paysans pour qu'ils envoient gratuitement le nécessaire aux populations affamées, je lui répondais que son idéalisme lui cachait la réalité qui est que les paysans ne nourrissent que ceux qui peuvent se payer leur production et que leur production est au fond très chère parce que les gros rendements, devenus indispensables à l'humanité, sont obtenus à grands frais.
Je ne pense pas être du côté des gentils quand je fais pousser des légumes à peu près bios dans mon jardin, je suis seulement du côté des vernis, de ceux qui peuvent s'en offrir le luxe, le luxe moral notamment, parce qu'on a les valeurs morales qu'on peut se payer, et ça doit nous éviter de donner des leçons aux pauvres et à ceux qui les nourrissent.

piqueraisin (31)
21/12/2018 à 10:03

Je poursuis la phrase du PàlaR << c'est au particulier que sont retirés les pesticides, par décision de l'état, ainsi qu'au communes, et non aux exploitants ... >>
... qui pourront pour suivre le traitement de centaines d'hectares
- au glyphosate et intoxiquer les enfants de l'école qui jouxte leurs parcelles
- au néonicotinoïdes et crever les abeilles indispensables à la production de nourriture
- au chlordécone qui a rendu impropre à la culture, toutes les terres des Antilles.

C'est le petit jardinier qui a pollué la planète, c'est vrai qu'il fallait redire ici ces vérités que l'on oublie trop vite !!! :@
Je rêve !!!!

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
21/12/2018 à 11:33

(C'est le petit jardinier qui a pollué la planète) C'est vous qui le dites alors que les produits leur sont retirés simplement par précaution.
Et oui l'état ne veut pas avoir de procès sur le dos, comme celui du jardinier américain, qui ne savait pas qu'il utilisait un produit chimique, comme si ce n'était pas écrit sur la bouteille. Un apéro peut-être !
Une Cliente pour tuer l'herbe sur son allée, m'a confié utiliser un produit très efficace il y a déjà quelques années, et que sur 100 mètres carrés, elle en répandait 1/2 litre mélangé à de l'eau, et ceci 2 fois par ans. Il est vrai que l'allée était propre.
Je me suis enquis de connaitre ce quelle utilisait.
SIMAZINE voyons, tout simplement, récupérée chez un voisin agriculteur, un bon copain qui ignorait ce qu'elle en faisait.
Lorsque je lui est dit qu'on en pulvérise au maximum 1 litre et demi sur 10 000 mètres carrés, et à l'année elle m'a répondu ( au moins je suis sûr que ça marche).
J'ai vu des particuliers en tongs, traiter leur jardin au Rondup, et le pire, il ne s'en sont jamais senti mal ! Il sont toujours en vie et mènent une bonne retraite.
Affirmer que l'agriculture pollue le monde, alors qu'elle le nourrit, et que des milliers d'avions sillonnent le ciel pour le plaisir des touristes, ainsi que toutes ces voitures etc... La aussi je rêve !

Marc65 (65)
21/12/2018 à 12:49

Pépiniériste, s'il est vrai que le danger et la pollution par les produits chimiques peut être dû une mauvaise utilisation, il est vrai également que les effets d'une utilisation telle que préconisée existent aussi, parce qu'ils ont souvent été mal évalués, par méconnaissance, négligence ou intérêt (la rémanence du glyphosate et son transport par le ruissellement vers les rivières par exemple). Que le jardinier en tongs ne souffre pas de son utilisation de Roundup ne préjuge en rien de la nocivité ou non du produit dans l'environnement. Le professionnel pollue moins que le particulier parce qu'il est formé, mais si son produit est polluant il pollue aussi, et tout comme le jardinier "à l'insu de son plein gré". Ceux qui fabriquent les produits sont eux-mêmes responsables mais dans la limite de l'état des connaissances. Se renvoyer les responsabilités des uns aux autres ne fait pas avancer le schmilblick, chacun dans son rôle doit seulement faire preuve de plus de circonspection et améliorer sa compétence .

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
21/12/2018 à 13:39

Tout à fait Marc, et bien d'accord avec vous.
Prendre un cachet de paracetamol, pour une douleur et s'enfiler la boite, c'est à l'évidence se détruire le foie.
Cependant je n'accepte pas les attaques sans discernement portés contre l'agriculture en général.
Un désinformation par exemple de Piqueraisain, c'est de parler du glyphosate près des écoles, question qui fit du bruit à la télé, alors que cette affaire concerne le Folpel un anticryptogamique, utilisé sur la vigne, qui lui est avéré cancérogène.
Hélas c'est souvent la ville qui s'approche de la vigne en bâtissant, comme pour certaines usines qui en un temps étaient isolées, avant de se retrouver encerclées par des habitations.
Orly était dans les champs, le Bourget aussi, et enfin Roissy se fait rattraper de même.
Pourquoi se plaindre en étant suicidaire.
Dans ma vie de paysan des jardins je ne connais personne qui soit touché d'une façon au d'une autre par l'usage du glyphosate, sauf sur les journaux à scandale. Si vous en connaissez faites le savoir !
D'autres produits ont créé des problèmes, et certains sont à éliminer, c'est sûr, car souvent associés involontairement à une pollution liée à d'autre agents externes à l'agriculture, qui les rendent dangereux pour la faune et la flore.
Le médecin sait cela et ne vous associera pas tel produit avec tel produit.
Cependant dans la nature les mélanges se font à notre dépend, et nous ne pouvons y remédier qu'après une expérience, parfois désastreuse, et cela met du temps pour s'en convaincre.
www.ladepeche.fr/article/2018/08/13/2850864-glyphosate-et-agriculture-a-la-vie-a-la-mort.html

saintonge (17)
23/12/2018 à 14:21

Est-il vraiment utile de faire une analyse du PH ? Il suffit de regarder ce qui pousse bien et ce qui pousse mal, et de se savoir quel PH est favorable à chaque plante.
Est-il utile de dépenser des sommes folles pour avoir un jardin productif ? Non !
Les déchets de cuisine, le compost et la cendre de bois sont gratuits. Ce sont les seuls éléments que j'incorpore dans mon jardin.
Un piège à matières organiques : avant la chute des feuilles, faites de petits sillons dans les zones libres du jardin. Les feuilles emportées par le vent seront coincées dans le creux des sillons. Quand il n'y a plus de feuilles dans les arbres, ramenez un peu de terre du haut des sillons sur les feuilles qui resteront dans votre jardin et l'enrichiront gratuitement.

piqueraisin (31)
23/12/2018 à 16:07

Connaitre son pH par les plantes n'est pas si facile car bien d'autres critères en favorisent la présence et le développent comme le piétinement, l'asphyxie, la richesse en nutriments, les carences ou excès de certains minéraux, le taux de matières organiques etc ...

Des sites nous informent sur cette complexité des plantes dites "bio-indicatrices" :
chapelle-berard.com/plantes-bio-indicatrices/
www.jardinsdefrance.org/plantes-indicatrices-temoins-de-la-qualite-dun-sol/

Cet autre aborde aussi quelques fondamentaux :
www.agroforesterie.fr/AGREAU/documents/presentation-george-oxley-Colloque-couverts-vegetaux-travail-superficiel-du-sol-et-semis-direct-auch-12-12-2014.pdf

D'autre part, une analyse de sol ne coûte pas si cher que cela : pour 45 à 50 € on a l'essentiel des paramètres utiles à la bonne conduite d'un jardin.

PEPINIERISTE A LA RETRAITE (45)
23/12/2018 à 16:17

Saintonge Bonjour
Il n'est pas question de pratiquer des analyses de sol, qui comme vous le dites sont inutiles, si pas absolument nécessaires.
Je vous confirme cependant que si vous utilisiez par hasard un jour du fumier, que vous incorporeriez au sol, parce que vous en seriez obligé, allez donc savoir !!!
Vous devrez faire un apport de chaux en adéquation.
Si vous ne le faites pas, alors abstenez vous de mettre du fumier, car fumer sans chauler c'est ce ruiner.
Votre façon de nourrir votre terrain reste entièrement à l'image de ce que vous en attendez.
D'autres voudront plus, et ne pourront pas se contenter de vos conseils.
Méfiez vous tout de même de la cendre de bois, un peu mais pas de trop non plus, elle contient beaucoup de calcium, qu'il est indispensable de maîtriser comme je vous l'ai dit avec le chaulage, et une assez forte quantité de potasse, utile, mais dont il ne faut pas exagérer.
Vous seriez alors obligé après un déséquilibre de faire une analyse de sol.
Joyeux Noël !

piqueraisin (31)
23/12/2018 à 17:26

Je rejoins PàlaR ...
<< La chaux enrichit le père et ruine le fils >> dit le proverbe.
Ce chaulage incite les cations (minéraux chargés positivement : K+, NH4+) à migrer du sol vers les racines
La matière organique s'use et disparait plus vite, la valeur fertilisante du sol baisse.
Une alternance (pas la même année) entre apport de calcaire et apport de matière organique est indispensable.

Quant aux cendres, c'est très loin d'être "toujours" une bonne pratique !
Les cendres contiennent, certes, de la potasse (autour de 5% variable suivant ce qu'on brule) mais aussi beaucoup de calcium (20 à 30%).
En terrain déjà calcaire, c'est une pratique à bannir qui ne ferait qu'accentuer les carences en fer et en magnésium que l'on doit déjà y observer.