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Le problème du légume c'est qu'il redonne rien à la terre. Tu ne fais que prendre. En céréale, tu prends juste la graine et laisses la paille. Donc si tu ajoutes un couvert en interculture, c'est bon t'as pas "piqué" de fertilité à ton sol, t'en as au contraire gagné. En maraîchage, si tu prends un radis ou une salade tu donnes presque rien au sol, et même un couvert ne sera pas forcément suffisant, notamment aussi parce qu'ils plantent serré. C'est pas de la moutarde ou du trèfle qui va compenser pour un céleri rave ou un choux. Peut-être qu'y a moyen de faire quelque chose un mélange de légumineuses ultra productives et de sorgho je sais pas, mais pour l'instant je connais aucun maraîcher en 100% couvert végétal. Il leur faut forcément un paillis ou du compost/fumier à un moment. Donc toi en jardinier amateur si tu veux être autonome, il faut une grande surface d'engrais vert et ne pas planter de légumes trop serré. Ou sinon y a la facilité : tu fonctionnes en vivaces et arbres. Tu fais que de l'artichaud, de la rhubarbe, du poireau perpétuel, arbres fruitiers, topinambours, crosnes, asperge, chou vivace, oignon rocambole,... y a un ou deux bouquins là-dessus. Mais bon je doute que tu puisses faire de l'autonomie alimentaire avec ça.

Mais, qu'es ce que vous appelez mauvaises herbes,suivant les regions ,le terrain, elles sont toutes différentes.Par exemple je vois mal planter des salades dans un champ de liseron ou de chardons,de plus ces herbes non comestibles vont pousser plus vite ou plus haut que nos legumes favoris et les etouffer,et je rajouterais qu'elles vont attirer des ravageurs ,je vois l'exemple quand je delaisse mon jardin une semaine au mois de juin.Qu'es ce que vous appelez paillis ,j'ai vu que ça pourrait etre une toile plastique ou de la paille, du BRF...,et quand on a grand jardin ,il va en falloir une grosse quantité ou trouver tout ça? Vous voyez donc que je ne comprends pas votre technique de jardinage .
Vous comprendrez, qu'apres 60ans de jardinage traditionnel et avec de bons resultats que je sois septique .

Si t'as du chardon partout de base c'est que ton sol a des problèmes. Le chardon est une plante qui prend le dessus quand ton sol est labouré à mort, trop compacté. Dans un écosystème classique, si tu reprends une prairie par exemple, y a pas de souci. Dans la nature ça existe pas les champs de chardon ou de liseron. Rumex et chardon sont des symptômes que ton sol va mal. En sol vivant c'est d'autres trucs qui poussent. Je le vois dans notre jardin, dans les allées compactées y a que le chardon qui sort. Dans les parcelles paillées longtemps, sans labour, mais où le paillage s'est fait manger par le sol l'hiver et qu'il en reste peu au printemps, c'est tout un tas de petites fleurs, marguerites, myosotis etc... qui sortent. Si tu laisses en friche, tu vas avoir du coquelicot car c'est calcaire, mais c'est jamais le chardon qui prendra le dessus, c'est à mon avis justement parce que tu travailles ton sol depuis 60 ans que c'est comme ça. Et si ton sol se recouvre de mauvaises herbes en une semaine c'est parce qu'il est à nu et que tu le retournes. Un sol non labouré et paillé, il produit beaucoup moins d'adventices. Chez moi y a quelques parcelles où le chiendent est embêtant. Mais sinon c'est très facile, suffit de pailler et de planter. Pour le chiendent, le paillage marche pas. Faut soit bâcher 6 mois en période poussante (donc mai à octobre) et ça le tue, soit y aller à la bêche touffe par touffe.

Après y a bon résultat et bon résultat. Nous on travaille en sol vivant avant tout parce que c'est plus facile et que les légumes sont meilleurs. Plus facile parce que tu travailles pas ton sol. Pour le paillage (il en faut beaucoup) tu noues des contacts avec les élagueurs, la mairie, les fermiers, pour en récupérer gratos ou à pas cher. En déchetterie, tu as du compost vert et du BRF à 10-30 € la tonne. Les parcelles non cultivées du jardin fournissent de la tonte et des brindilles. Puis il reste l'engrais vert également. Bref y a de quoi faire. Meilleurs légumes aussi car un sol vivant te permet d'avoir plus de sucres dans la plante. Sucres qui veulent aussi dire moins de maladies, car c'est comme ça qu'elles se défendent... Les maraîchers en sol vivant témoignent tous un recul incroyable des maladies, notamment mildiou. Et tu mets plus aucun engrais. L'azote c'est ton paillage qui le fournit (le sol mange du carbone et chie de l'azote), le phosphore et le potassium ce sont les champignons qui le prennent dans les roches, et les donnent à tes plantes par les mycorhizes. Ajoutons qu'on arrose moins (ou pas du tout pour certaines cultures et climats), que les sols s'érodent pas, on pollue pas les rivières au nitrate, et la biodiversité explose. Pour l'instant je n'y ai vu aucun inconvénient autre que la nouveauté et donc la complexité de certains principes. Et encore, pour moi qui suis scientifique et aime travailler sur ce que peu de monde fait, je trouve ça encore plus valorisant.

Les maraichers sont de bons exemples parce que ce sont les pionniers et que leur jardinage est naturel techniquement, mais pas naturel au sens ou un écosystème est à la fois productif (mais plus modérément) et autonome pour ses ressources. A mon avis, c'est parce qu'ils sortent beaucoup plus de production que la productivité naturelle (ce que produit un écosystème naturel avec le même sol et le même climat sans intrants) ne l'autorise que les maraichers doivent autant compenser, leurs exploitations utilisent le cycle naturel comme une usine à produire boostée aux intrants naturels.
En céréale, la proportion doit quand même être voisine d' 1/2 de grains (50 qx/Ha) pour 1/2 de paille (5T/Ha), tu prends quand même pas mal, et si ta culture intercalaire compense, y a pas de raison qu'on n'y arrive pas en jardinage.
Je ne cherche pas l'autonomie alimentaire, je suis pas végétarien, mais qu'au moins mon potager le soit (autonome...pas végétarien), avec le sol aussi vivant que la prairie d'à côté, et s'il faut compenser un peu de minéraux ici ou là, ça m'ira très bien.
Dédé, je comprends ton incompréhension, certains font un jardinage naturel très éloigné de la nature, et produire de bons légumes en cultivant sur des buttes de compost n'a pas de quoi nous épater. Par contre si on peut avoir du légume en laissant des plantes nourrir le sol vivant, ça c'est intéressant et passionnant.

Oui faut aussi se rendre compte que le compost vert de déchetterie ou le broyat de bois (BRF ou non) c'est des choses qui autrefois étaient brûlées. Donc ça va dans le bon sens. C'est sûr que sur le long terme si tout le monde se met à faire du sol vivant y aura pas du paillis pour tout le monde. Mais pour le moment y en a à profusion.

Je crois qu'il ne faut pas raisonner comme si le systéme plante/sol ne faisait que recycler de la matière organique, ça c'est le vieux raisonnement qui dit qu'il faut nourrir la terre pour qu'elle produise. Le systéme plante/sol, il crée véritablement de la matière organique à partir des minéraux puisés dans l'air et la terre. Si le système est en bonne santé il n'a pas besoin qu'on lui amène de matière organique de l'extérieur. Ici, dans les Pyrénées, les alpages ne demandent rien à personne depuis mille ans et il en descend toujours de la viande de mouton et du fromage de brebis.
Hallu, j'avais l'habitude de pailler des courges avec le foin que je fauchais sur un coin en friche. En quelques années ce coin d'herbe ne donnait presque plus rien, je l'avais épuisé. Ce n'est pas parce qu'une ressource naturelle est abondante et gratuite que c'est écologique de l'utiliser, ce n'est pas de la gestion c'est l'exploitation d'une ressource épuisable, comme la pêche océanique, du coup c'est génant d'en faire la réclame sans avertir des limites.
Au bout du compte, les frères Mulet, il leur faut combien de dizaines de tonnes de compost pour nourrir les champs de blé dont ils prennent la paille qui nourrit leurs légumes? Que ce compost soit abondant et gratuit ne change rien au fond, même si c'est mieux que de laisser perdre cette ressource. Pourtant, je suis persuadé qu'il y a dans la capacité des écosystèmes à transformer l'air, le soleil, l'eau et les minéraux du sol en matière vivante et comestible la clef de notre avenir.

Les frères Mulet que je sache produisent leur propre compost feuilles/gazon et ne l'utilisent qu'assez peu, ils sont très BRF eux. Ils le choppent d'élagueurs de la région et de la déchetterie.

Ils font pour le mieux, je n'en doute pas, mais ils importent de la matière organique, à peu de frais, et c'est là-dessus que repose leur bon résultat. Ce sont des producteurs, les fournitures entrent, les produits sortent, c'est le modèle économique commun, rien à redire. Les jardiniers ont d'autres logiques.

Merci,C'est bien intéressant tout ce que vous ecrivez et je vais m'y intéresser de près.

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Si tu as des chardon c'est que ton sol va mal !!!!!!!!!!
Surprenant tout le monde ne pense pas la même chose !!!!

www.terrevivante.org/362-le-chardon.htm

Tout le monde ou presque a du chardon. C'est quand il n'y a quasiment que lui qui pousse que c'est un signe que ton sol va mal. C'est d'ailleurs marqué dans l'article que tu donnes : "Le compactage du sol favorise le développement des chardons, de même que l'usage de la motobineuse, en multipliant les fragments de racines susceptibles de reprendre.", voilà ce qui s'appelle l'arroseur arrosé... Tu peux retourner dans ta cave le troll maintenant.