Toile

Bonjour
Quelqu un a t il déjà fait l expérience d une toile de paillage?
Faut il desherber avant ou Becher,etc.
Merci

Pas besoin de désherber avant. Pour le reste, ça dépend de ce que tu veux planter. Si tu penses que le bêchage est indispensable pour planter, c'est clair que c'est plus pratique de le faire avant.

www.promessedefleurs.com/conseil-plantes-jardin/blog/toile-de-paillage-pour-ou-contre%E2%80%89

C'est utile mais faut que ce soit bien fait. Par exemple, rien ne sert de bâcher l'hiver, de l'enlever au printemps et de planter. T'as pas tué les mauvaises herbes, tu leur as juste donné une couverture durant l'hiver... Mieux vaut pailler en hiver, pour nourrir le sol, faire une faim d'azote qui va flinguer les mauvaises herbes qui poussent encore l'hiver, et mettre la bâche au printemps durant tout l'été, en plantant dedans. C'est là que tu tues tes mauvaises herbes, en les obscurcissant durant leur période de croissance. Fais ça deux ou trois ans et t'auras nettoyé ton sol, à condition de ne JAMAIS le travailler. Bêcher c'est remuer les graines et leur donner le signal de germer. Sans travail du sol t'as que ton stock de graines proche de la surface qui peut germer. Avec travail du sol tu multiples ton stock de graines potentiellement germées par 20, 30, 50 selon la profondeur de ton labour...

Hallu, peux-tu me donner ton avis? Je viens de faucher raz de terre une planche de navets. Je l'ai un peu pigouillée à la fourche-bêche, et binée pour extirper un peu d'herbe. Le terrain ne s'est pas tellement compacté cet hiver en profondeur, et en surface j'ai 5 cm avec une terre idéale avec mycélium et lombrics, et un peu de terreau que j'avais épandu en semant les navets en octobre. Je pensais mettre une toile de paillage par-dessus pour que la litière travaille bien à l'abri jusque fin avril; ensuite je retirerais la toile et j'y planterais des tomates. Penses-tu que la faible épaisseur de litiére (environ 1 kg de Matière sèche au m2 à vue de nez) et la petite épaisseur de terre vivante vont mieux ou moins bien travailler sous cet abri?

La bâche va rien changer à la vie du sol. Elle va manger comme d'habitude, la bâche n'asphyxie pas ton sol. Si y a aucune litière qui reste sur ton sol, une bâche est mieux que rien oui. Mais autant pailler c'est mieux. Surtout que la tomate tu implantes dans le paillis ça pose pas problème. Ton idée de retirer la toile et mettre de la tomate est un peu contre productive, puisque fin avril, tu vas donner le signal à toutes les adventices de ton sol de germer en enlevant la bâche. C'est pas forcément un problème si tu aimes bien avoir plein de plantes qui couveront ton sol, et tu peux hacher à la houe le collet des adventices, ça nourrit le sol, mais si t'as des rumex ou des chardons qui sortent aïe... Soit fais 100% paillis sans bâche, soit laisse la bâche l'été aussi pas juste jusqu'à fin avril.

OK, ce sera sans toile alors, et pour les tomates je verrais si j'y sème un couvert. Ce qui me dérange un peu avec le paillis, c'est que c'est de la plante prise ailleurs pour nourrir le jardin ici. Je voudrais rester plus dans l'esprit du cycle naturel, dans lequel le sol est nourri par les restitutions des plantes qui poussent dedans.
J'avais fauché une autre planche il y a deux semaines et j'avais recouvert de sacs en plastique colorés (sacs de terreau) en guise de bâche, et je viens de jeter un oeil dessous. Ce que j'ai vu m'a bien plu : Avec la transpiration de la terre la surface est très humide et les vers de terre ont l'air de s'y plaire (il y a aussi des fourmis qui s'installent, ça me plait moins). Du coup , l'idée de la toile qui garderait la litière humide me tente bien quand même.

C'est trop nouveau pour avoir du recul, le maraîchage uniquement sur couvert. J'ai vu que François Mulet parlait fin 2018 d'essayer de le faire sur vivaces. En gros un jardin de vivaces (non comestibles) , et quand tu voulais planter tu fauchais la vivace et plantais dedans. Je sais pas où il en est. Mais en gros j'ai vu dans le bouquin de Bernard Bertrand qu'il avait fait trois essais, un en paillage, un en paillage avec paillis de mauvaises herbes fauchées et un purement mauvaises herbes et c'est le dernier qui marche le mieux, le premier qui marche le moins bien (tout en restant aussi rentable qu'une agriculture classique). En gros, mieux vaut faire pousser une plante à côté d'autre plantes que dans un paillis. T'as pas les soucis de faim d'azote, et tu crées encore plus de mycorhizes. Mais personne ne le fait à échelle cultivable, juste quelques jardiniers de-ci de là, à mécaniser ça doit être un beau bazar...

D'un autre côté, dans le maraichage il faut dégager une marge, donc viser un rendement et une qualité supérieurs avec label Bio. En jardin d'amateur on a plus de liberté. Quand je vois qu'une prairie naturelle fournit 1kg de matière sèche/m2/an, rien qu' avec ce que fournissent le climat et l'air ambiant en eau, en Co2, en azote pour les bactéries aérobies de la litière, et en ensoleillement, ça me semble bien suffisant pour fournir à la fois du légume et de la litière nourricière à un jardinier pas trop exigeant, et c'est pour ça que ça me séduit parce que c'est vraiment la manière la plus naturelle de jardiner.

Le problème du légume c'est qu'il redonne rien à la terre. Tu ne fais que prendre. En céréale, tu prends juste la graine et laisses la paille. Donc si tu ajoutes un couvert en interculture, c'est bon t'as pas "piqué" de fertilité à ton sol, t'en as au contraire gagné. En maraîchage, si tu prends un radis ou une salade tu donnes presque rien au sol, et même un couvert ne sera pas forcément suffisant, notamment aussi parce qu'ils plantent serré. C'est pas de la moutarde ou du trèfle qui va compenser pour un céleri rave ou un choux. Peut-être qu'y a moyen de faire quelque chose un mélange de légumineuses ultra productives et de sorgho je sais pas, mais pour l'instant je connais aucun maraîcher en 100% couvert végétal. Il leur faut forcément un paillis ou du compost/fumier à un moment. Donc toi en jardinier amateur si tu veux être autonome, il faut une grande surface d'engrais vert et ne pas planter de légumes trop serré. Ou sinon y a la facilité : tu fonctionnes en vivaces et arbres. Tu fais que de l'artichaud, de la rhubarbe, du poireau perpétuel, arbres fruitiers, topinambours, crosnes, asperge, chou vivace, oignon rocambole,... y a un ou deux bouquins là-dessus. Mais bon je doute que tu puisses faire de l'autonomie alimentaire avec ça.