Sauvegarde des légumes locaux

Bonjour,

J'entends souvent parler de la disparition des légumes locaux. D'ailleurs, on parle même de légumes oubliés. Avec tous les reportages et documentaires qui parlent des semences hybrides et des OGM etc., j'avoue que ça fait peur... Je me dis que, peut-être à mon échelle, je peux aider et essayer de sauvegarder ces légumes en voie de disparition en leurs faisant une place dans mon potager. Qu'en dites-vous ? Mais par quoi commencer ?
Vous, est-ce que vous avez des légumes locaux dans votre potager ? Faites-moi un peu rêver pour me donner le courage de me lancer !

Bonjour,
En ce qui concerne la manière de procéder pour sauvegarder des légumes régionaux, il est nécessaire de cultiver 30 plants de la même variété. Mine de rien, il faut déjà avoir de la place dans son potager.
Pour d'autres conseils, n'étant pas du tout expert, je m'en remets aux autres forumeurs pour te conseiller un peu plus. Perso, j'avoue que j'en suis encore à essayer de ne pas oublier d'arroser ma plante d'intérieur.

De quelle région viens-tu ? Parce que les légumes régionaux vont, tu t'en doutes, changer d'une région à une autre ;)

Uniquement à titre d'exemple, voici des variétés anciennes de la région Champagne-Ardenne :
- champignons sauvages
- chou à choucroute
- l'asperge blanche ou la carotte de colmar

Bonjour, j'achète mes semences chez Kokopelli, ils sont dans l'Ariège et ont aussi un site internet. Ils ne font que des semences paysannes et ils ont un catalogue impressionnant. J'aime surtout l'avantage de pouvoir refaire ses semences soi-même, c'est une économie et cela permet de pouvoir échanger avec d'autre personnes.
kokopelli-semences.fr/fr/

AnnieDu, il y a officiellement actuellement, rien qu'en Europe, 21 000 variétés de légumes cultivées et maintenues par des professionnels. La sauvegarde d'une variété exige une grande rigueur pour maintenir sa pureté génétique. J'ai cru à la préservation du patrimoine variétal par des amateurs, je suis maintenant persuadé que c'est le plus sûr moyen de le faire disparaitre. Si des variétés locales, maintenues seulement par des amateurs, existent encore, il faut surtout se hâter de les confier à des professionels ou à la Banque de Semences du Svalbard. Il y a actuellement une belle pagaille dans les variétés potagères du fait de la diffusion de semences mal sélectionnées par des amateurs où par des professionnels peu compétents.
En ce qui concerne les légumes oubliès, ce ne sont souvent que des légumes traditionnels mineurs ou tombés en désuètude du fait de leur faible intérêt, ou des légumes mis à la mode il y a quelques générations, dont la mode a passé mais peut éternellement revenir ( comme les crosnes par exemple). Ce sont actuellement les grainetiers qui font la promotion de ces "légumes anciens","légumes oubliés", comme ils le font pour les légumes exotiques, car la curiosité des jardiniers est une ressource intarissable pour eux, ce qui n'enlève rien à l'intérêt qu'il y a à les cultiver, mais ce qui relativise le rôle de sauveur du jardinier amateur. Dans le dernier catalogue Baumaux, il y a , à vue de nez, environ 1500 variétés potagères, dans l'encyclopédie de Vilmorin en 1925, "Les plantes potagères", il y en avait 1056. Ce qui sauve ces légumes c'est qu'ils sont à la mode. La très grande majorité des légumes dits "anciens" sont en fait liés au boom de l'horticulture au moment de la Révolution Industrielle et jusqu'au début du XXème siécle, parce que la découverte des principes de l'hérédité et de la création variétale a suscité de nombreuses vocations d'inventeurs, et parce que l'époque coloniale nous a ouvert les yeux sur les légumes du Monde entier et sur leur acclimatation. Cette passion s'est renouvelée depuis les années 70 chez nombre d'amateurs et parmi les variétés présentées comme anciennes, il y en a énormément qui ont moins de 40 ans (parmi les tomates c'est fréquent)
Actuellement la tendance à la disparition des variétés s'est inversée, les catalogues de graines se sont à nouveau remplis de diversité, les agriculteurs et maraichers valorisent de leur côté des légumes locaux,labellisables AOC ou IGP.
Des variétés on peut aussi en créer, autant qu'on veut,( et il va en falloir de nouvelles pour faire face aux climats futurs) .

D'accord avec toi Marc, tu es un puits de science

KillBilly, il n'y a pas une seule variété Campano-ardennaise de légume dans ton exemple.
Le chou à choucroute n'est pas une variété, et celle proposée c'est le 'Quintal d'Alsace' !
Le navet 'Boulette de Champagne', c'est un des nombreux noms d'une variété cultivée aussi bien en Angleterre, qu'au Pays-Bas et qu'en Allemagne.
"L'endive et le concombre", ça se passe de commentaire.
L'Asperge blanche de Champagne', c'est une appellation commerciale qui repose sur la typicité du terroir champenois (calcaire), pas sur une où des variétés locales. Leur couleur n'est pas spécifique, elles sont seulement privées de lumière jusqu'à la cueillette.
La carotte de Colmar. C'est une variété originaire d'Alsace, et elle n'est pas menacée de disparition.
L'oignon, ...
Les champignons sauvages !!!???
De plus, sur la même page, le grainetier précise bien qu'il ne faut pas faire ses propres graines (risque de dégénérescence), mais qu'il faut se procurer les graines chez... Lui, ou chez ses revendeurs qu'il appelle pompeusement "Banques de Semences".
On se moque de nous, on nous manipule,on bafoue notre intelligence et notre bonne volonté, au détriment de vrais problèmes avec de vraies solutions.

Doris, j'ai été adhérent de Kokopelli, et j'ai produit quelques lots de graines pour eux en tant que "parrain" d'une variété. Mais j'ai arrèté très vite, car c'était une fausse bonne idée. La démarche militante de Kokopelli est largement responsable de la pagaille dont je parle plus haut. Encourager la production et surtout la distribution de graines produites par les amateurs dispensés de suivre des règles de cultures strictes, qui produisent des graines dispensées de contrôle et de certification, est une très mauvaise idée pour sauver des variétés qui méritent de l'être, car ce sont ces règles contraignantes qui permettent de préserver les variétés. C'est dommage, mais c'est un fait.
C'est aussi pour ces raisons que je n'échange plus de graines avec d'autres jardiniers, je n'ai aucune confiance ni dans les miennes, ni dans les leurs. Et j'ai très souvent des doutes sur les graines des graineteries, sur la valse des noms de variétés, sur leur "ancienneté", et encore plus de doutes sur ce qu' en disent les idéalistes et les idéologues de "Mère-Nature" et du "merveilleux temps jadis".
Je suis sans doute trop exigeant, mais je n'aime pas me tromper moi-même, et encore moins qu'on me trompe.

très bien évoquée MARC, et que penser des graines de la Ferme Ste Marthe ????

La ferme de Sainte-Marthe produit elle-même les deux tiers des variétés qu'elle vend, et ces variétés sont produites dans les règles.

BONSOIR
si vous recherché de l'originalité allez sur le site FACEBOOK Le Potager de Santé de Rachel et Pascal Poot.(en photo plus bas) Vous ferez 'connaissance" de personnes atypiques originaux en jardinage ,l'an passé j’ai fait une commande de sachet de graines de légumes.j'ai obtenu de bons résultats (notamment sur les aubergines et tomates .Bon je n'ai peut-être pas suivi leurs conseils à la lettre mais nous avons passé de bons moments avec les potes jardiniers en commentant mes essais, certains pensaient que je bossait à L'INRA ,BON VENT A VOUS SURTOUT PRENEZ DU PLAISIR .