Recherche de greffons de cerisier (Page 2)

Message précédent
Pepins et Brindilles (72)
06/02/2025 à 08:39

Bonjour,

Bon, on recommence, j'ai un diplôme agricole, et un diplôme initial du fait de ma première vie, de l'expérience à mon compte et je me suis largement formé en parallèle et en amont.

Je vous remercie, donc, pour vos documents, mais proposeriez vous à votre garagiste de lui montrer comment changer une roue ? Il risquerait de se sentir quelque peu insulté, et c'est à peu près ce que je ressens, là.
Ma demande concerne des greffons. Je veux bien recevoir des conseils, mais lorsqu'ils concernent les bases du métier, ça me semble déplacé.

Cordialement,
Louis.

Réponses
Jacqueline 45 (45)
06/02/2025 à 17:02

On ne voit pas trop ce que vous cherchez ici
Si vous êtes un pro, vous avez les réponses
à vos questions.
Salut et bonne continuation !

Pepins et Brindilles (72)
06/02/2025 à 17:17

Madame, je crois que "ce que je cherche" est très explicitement dit : des greffons de cerisier, si possible adapter au territoire sur lequel je vis et exerce : la Sarthe. Loin de moi l'idée d'être discourtois, mais il me semble que la demande était très claire, et que notre échange, publique, n'aide personne à mieux la comprendre.

Raddon (38)
06/02/2025 à 18:35

Bonsoir,
Ce ne sont pas des greffons adaptés à la Sartre qu’il faut chercher mais des porte-greffes adaptés au terrain du lieu où ces 150 cerisiers seront implantés. En exemple, le Burlat et le Bigarreau n’ont pas le même porte-greffe pour le même terrain.
Je vois de suite que c’est pour créer un verger familial ! Vu la question posée, je doute beaucoup des diplômes agricoles de Monsieur, on adapte la culture au terrain de la région et non l’inverse, c’est la base.

Pepins et Brindilles (72)
06/02/2025 à 20:28

Bonjour Raddon.
Vous avez en partie raison sur le rôle du porte greffe : s'adapter, pour une variété donnée, au sol. Il permet aussi d'ajuster la taille de l'arbre (la vigueur) : en fonction de la forme qu'on voudra lui donner, par exemple, ou des contraintes liées à la parcelle. On va, par exemple, éviter le merisier si l'on habite en ville, avec un petit jardin. Adulte, le cerisier risque d'être un peu trop grand : si les voisins aiment les cerises, ça ira. S'ils n'aiment pas ça et ne veulent pas voir leur salon de jardin tout neuf en lin taché, un peu moins. Or, les voisins déménagent souvent plus vite que les merisiers ne meurent.
Pour résumer : le porte greffe adapte la variété au sol, aux maladies racinaires présentent sur le territoire et participe à déterminer la taille de l'arbre. Eventuellement, ils peuvent également jouer sur la taille du fruit.

C'est pour cela que j'ai, pour le moment, trois portes greffes différents :
- colt : passe partout, mais produit des arbres moyennement vigoureux.
- Mahaleb/st lucie : augmente la tolérance au calcaire, avec une vigueur supérieure au Colt et tolère la sécheresse. Pratique pour les sols sableux, nombreux pas chez moi, qui ont tendance à sécher vite en été.
- Prunus avium : très forte vigueur, mais intolérant au calcaire.

Notez bien que je suis pépiniériste : ces arbres sont destinés à trouver une terre qui les accueillera, et ça ne sera pas la mienne. Mon objectif est donc de proposer des sujets qui s'adapteront au contexte pédoclimatique du client, là dessus on se rejoint parfaitement. D'ailleurs, il y a 150 cerisiers de prévus, parmi 1200 autres fruitiers (arbres, hein, on met de coté les petits fruits) pour cette première année. Ca commence à faire un gros verger, pour un particulier, ne pensez vous pas? :) Et, honnêtement, si c'était pour mon verger personnel, je ne vois pas bien l'intérêt de mentir quant à mes qualifications.

Maintenant, le porte greffe a peu/pas d'incidence sur l'adaptabilité régionale de la variété, puisqu'il joue sur la partie racinaire essentiellement. Une variété qui, donc, ferait sa floraison trop tôt, ou qui supporterait trop mal le froid, risquerait bien de ne pas supporter le climat Sarthois. J'en conviens, il y a peu de variétés archi précoces, ou archi sensibles au froid. En fait, je n'en connais pas. Mais si ça existe, je les exclu de ma demande : chez moi, il peut geler jusqu'en avril, assez régulièrement, et on peut avoir des -10/-15, assez exceptionnellement mais suffisamment régulièrement pour que ça arrive dans la vie d'un cerisier.

Pour le reste de votre commentaire : je vais faire le choix de l'ignorer. Mais si vous voulez vous rassurer quant à mon sérieux, vous pouvez cliquer sur mon profil, où vous trouverez le lien de mon site. Depuis là, vous aurez accès à mes réseaux sociaux, en plus.

Cordialement,
Louis.

Pepins et Brindilles (72)
07/02/2025 à 09:17

Bonjour,

En reréfléchissant à cet échange, je me rend compte que j'ai oublié de citer un élément essentiel de l'adaptabilité d'une variété à une région : son besoin en froid. Le dit besoin correspond au nombre d'heures de "froid" dont la variété a besoin, avant de débourrer, c'est à dire de considérer l'hiver comme étant terminé. On connait mal les valeurs pour les cerisiers, mais il me parait assez cohérent de penser qu'une variété bien adaptée à un territoire de plaine du sud de la France/Europe aura un besoin en froid plus faible qu'une variété venue de Belgique ou Allemagne. Or, si le cerisier se met à débourrer au cours d'un petit redoux de janvier, parce que son besoin en froid est atteint, pour se prendre une gelée derrière, alors il ne répondra pas aux attentes de celui qui voulait le récolter : retard de croissance, fructification nulle ou fortement réduite, pousse anarchique, etc.

C'est par exemple le cas de la variété Brooks, originaire de Californie. Ils ont, là bas, sélectionner une variété qui correspondait à leurs conditions climatiques : le besoin en froid est ridiculement faible (moins de 400h d'après le CTIFL, contre probablement autour de 1 000 h pour Burlat). Ce type de variété, chez moi, c'est même pas la peine d'y penser.

Le problème, c'est que n'ayant ces données que pour très peu de variétés, et ne connaissant pas bien la climatologie de chacun des bourgs de France, ce n'est pas évident de savoir si tel ou tel variété est adaptée à mon territoire, sauf à sélectionner des greffons de variétés répandues sur tout le territoire, ou présentent dans les verger de la région.

Cordialement,
Louis.

Raddon (38)
07/02/2025 à 18:16

Bonsoir,
Le cerisier est un arbre de climat tempéré à froid et même montagnard.
Pour les variétés greffées, le porte-greffe ; pour quel type de terrain, quel arbre veut-on obtenir (basse-tige, haute-tige, nanisant, etc.) quelles variétés de cerises, pour quelle destination ?
Le porte-greffe Colt est destiné au sol profond et peu calcaire, pour des arbres basse-tige, gobelet ou palmette. Le cerisier aime le grand air et le soleil, généralement il est cultivé en haute-tige.
Dans la Sarthe, où il semble y avoir des gelées tardives, il faut avoir des cerisiers à floraison tardives pour éviter les gelées. Dans le cas présent vous avez 3 variétés de porte-greffes, sont-ils compatibles avec ces variétés et le sol ?
C’est tout, il n’y a pas d’autres questions à se poser.

Pepins et Brindilles (72)
07/02/2025 à 19:47

J'ai trois variétés de porte greffe pour m'adapter aux différents types de sols rencontrés sur mon territoire, en effet. Quant à la compatibilité variétale : globalement, les cerisiers se greffent sur cerisier. Mais on est jamais à l'abri qu'une variété ai peu d'affinité avec tel ou tel PG. Mais ça, c'est quelque chose que l'on sait, ou que l'on vérifie avant de greffer. On ne s'amuse pas à connaitre les incompatibilité de toutessssss les variétés qui existent.

Malheureusement, il reste une inconnue : il y a deux possibilité à l'incompatibilité. La première : ça se voit tout de suite, puisque les greffes ne prennent pas. Dans ce cas là, aucun problème pour le client, puisque le pépiniériste ne mettra pas en vente des pieds morts et s'il apprend de ses erreurs, il ne recommence pas l'année qui suit. Seconde possibilité : la greffe prend, le sujet se développe bien, mais vivra peu de temps (c'est par exemple ce qu'il se passe généralement avec poirier/aubépine : ça pousse bien et très soudainement, bien souvent, après quelques années, ça crève.).

Globalement, on peut quand même retenir que :
- Les cerises douces ne vont pas sur Mahaleb mais on ne leur connait pas d'incompatibilité avec le merisier (prunus avium).
- Le colt est compatible avec acides et douces.

Pour aller plus loin, on se confronte à un problème de littérature : ça manque un peu de données, à ma connaissance. A ce stade, je reconnais volontiers qu'il me reste à apprendre, comme tout à chacun.