Faut-il être "écolo" ? (Page 2)

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Marc65 (65)
07/04/2020 à 19:57

Guy 45, l'argument de nourrir des peuples qui ont faim ne m'a jamais convaincu, les peuples qui ont faim n'ont jamais eu les moyens de se nourrir de la production des pays développés. Nourrir beaucoup de monde pas cher, c'est surtout l'agriculture des pays en voie de développement qui le fait et on sait comment.
Le Bio est presque hors-sujet d'un certain point de vue, puisque son cahier des charges est de produire sans produits de synthèse pour rassurer des consommateurs inquiets pour leur santé. Produire ou consommer bio, y compris utiliser des produits et engrais bio de la jardinerie, n'est pas nécessairement écologique, et souvent pas écologique du tout .

Réponses
guy 45 (45)
07/04/2020 à 21:35

Mais voyons Marc je parle tout simplement de la France, et de ses produits agricoles , qui terminent après moultes traitements industriels, dans l'assiette du consommateur.
Ce consommateur moyen, n'est pas un nanti, et loin de là, car ses possibilités sont limités à ses envies, et son besoin de se valoriser, tout en se faisant surtout valoir.
La grande majorité des français sont pour une nourriture saine, issue de culture Bio, dans des condition écolos, mais aucun ne veut réellement en payer le prix, car ne sachant pas vraiment ce que cela représente.
Et puis ils s'en foutent aussi, ce qui compte, c'est d'avoir tout mais sans sacrifice pour un besoin unique et cependant vital.
Comment parler d'écologie quand on nous interdit le plastique les cotons tiges, et qu'on se coule plusieurs cafés par jour, avec une capsule de même nature, jetée au poubelles.
Que le gars qui ne veut pas remuer sa terre pour faire plaisir, et à ses lombrics, se proclame écolo permaco en prêchant le demain de notre existence, ne vienne pas me raconter qu'il va nourrir la France, car je le considère comme un fumiste de haute volée, un Tartuffe.
67 millions de bouches à nourrir, c'est ça le véritable enjeu !
Rien n'est obscure dans ce que je relate, c'est la vie , la vrai !!!

Marc65 (65)
07/04/2020 à 23:36

Pour nourrir les français on a de la marge, seulement 10% des céréales produites servent à l'alimentation humaine, 30% à l'alimentation animale, et 50% est exporté, en grains ou transformé. Ce sont les chiffres de la filière céréalière. On est loin d'une agriculture de subsistance, nous n'avons pas assez de bouches à nourrir à ce qu'il semble.
Je suis d'accord pour disqualifier la permaculture, qui se présentait elle-même comme une utopie sociale, qui s'est diluée en se diffusant. Chacun en fait ce qu'il veut, souvent peu de chose. Mais je suis confiant dans l'agroécologie, l'agriculture écologiquement intensive, l'agroforesterie. Je me dis en regardant le champ de l'autre côté de la haie de mon jardin, qu'il y a certainement mieux à faire qu'à le laisser nu entre deux cultures de maïs, que ce serait plus écologique en même temps que plus profitable d'y faire une culture hivernale d'engrais verts, de légumineuses, de fourrage, ne serait-ce que pour apporter un peu de matière organique au sol.

guy 45 (45)
08/04/2020 à 06:24

Alors, nous voilà d'accord, car c'est bien ainsi que je me suis battu dans mon secteur.
Aucune terre ne doit rester nue entre deux cultures, c'est fondamental.
J'irais plus loin en proclamant que ce devrait être interdit et verbalisable, car on pond bien des lois pour réglementer les épandages, les traitements, alors pourquoi pas aussi, pour un maintien végétalisé obligatoire et programmé, pour éviter une érosion évidente.
Je te rejoins parfaitement sur le terme d'agroécologie.
Un agriculture respectueuse de l' environnement, sans verser dans l'idéologie du Bio, qui n'est souvent qu'un leurre.
Faisant mon potager vraiment biologiquement, sans traitement, je ne pourrais pas présenter mes récoltes sur un marché, car personne n’accepterait d'acheter un légume, ou un fruit, biscornu, taché, et cependant élevé le plus naturellement possible, et au goût sublime.
Je reste souvent amusé sur le marché de mon coin, ainsi qu' un magasin dit spécialisé, en comparant ce qui se fait de soit disant Bio, et ainsi vanté, et particulièrement cher, avec mes produits.
Si vraiment ces producteurs sont sincères, il doivent mettre une sacrée partie de leur production au rebut, ce dont je doute.
Cahier des charges me dira-t on!!!...Je préférerai cependant des caméras de surveillance !
Donc oui pour le maraîchage, le jardinage Ecologique, une Agroécologie, mais qu'on arrête de tromper les clients avec ce terme Bio, employé à toutes les sauces dans les grandes surfaces, et jusqu'au carburant, qui fait rêver la parisienne, qui se sent respectueuse de l’environnement en versant ce produit Bio, Ah mon Dieu !!! Dans son réservoir.
Pour ce qui est de la forêt, c'est la gestion domaniale de l'administration qui est la plus écolo, je pense, car pour ce qui est de la forêt privée c'est souvent la grande catastrophe, il vaut mieux ne pas s'étendre sur le sujet.

ANOCLETE (33)
08/04/2020 à 09:18

Ecolo ? Ce terme sent de plus en plus mauvais : ZAD et compagnie !
Je ne vote pas "écolo" donc je ne suis pas "écolo" mais j'achète le lait au pis de la vache (voir photo) qui pâture et ne connais pas la stabulation .Chaque samedi soir, la cuisine embaume de ces 6 litres lait que l'on fait bouillir. Mais je ne suis pas écolo .... j'aime seulement le bon lait.
J'achète mon pain chez un paysan-boulanger qui cultive diverses variétés de blé en bio : il n'est pas écolo; je suis pas écolo ...... j'aime seulement le bon pain.
J’achète du vin chez un producteur bio .... il est écolo, je ne suis pas écolo .... nous sommes seulement amis.
Je cultive modestement mon jardin potager de 3600 m² de manière naturelle çà l'exception du tracteur : je n'ai pas de cheval me permettant une traction animale équine des vieux outils de mes grands-parents et au-delà.
Bref je ne suis pas écolo.

Faut-il être
Marc65 (65)
08/04/2020 à 09:39

Anoclète, ce que tu dis montre toute l'ambiguité du terme "écolo", chacun le définit à sa guise, et se positionne par rapport à l'idée qu'il s'en fait, et à l'envie qu'il a d'en être ou de s'en distinguer. Tu conclues en disant que tu n'es pas écolo, tu pourrais conclure en disant que tu l'es. Et nous sommes nombreux dans ce cas-là. Finalement ça a l'avantage d'être assez souple pour être un peu consensuel ... tout en étant suffisamment nébuleux pour faire polémique.

André Jean (86)
08/04/2020 à 10:34

Oui c'est un peu de tout ça !
Il est loin le temps où je ramenais les vaches, le pis gonflé entre deux champs de betteraves au milieu d'une campagne sauvage. Ces terres ayant fait vivre les dix sept enfants de mes grands parents.
Ils allaient à l'école jusqu'à 14 ans, en se débrouillant un max pour "aider et gagner leur croûte" dès qu'ils tenaient debout. Pas d'engrais, de désherbants, de pesticides mais leurs productions étaient moindres et n'auraient pas garni les paniers d'aujourd'hui!
Étaient-ils écolos ? ils vivaient simplement au cœur de la nature, pas de télé, de radio, le curé était le maire et l'instit du village, toutes classes réunies.
Les même habits toute l'année, recousus, reprisés, ravaudés...dans un placard, un costume du siècle d'avant en cas de mariage ou d'enterrement.
Étaient-ils pauvres ? non car ne manquaient de rien de ce qu’ils pouvaient espérer.
Ils avaient du vin, du cidre, de la goutte de prune, des poules, des lapins et des porcs au saloir...des légumes au jardin. Le tas de fumier au milieu de la cour...
Leur connaissance du monde extérieur: Pour les hommes, les longs mois passés à l'armée.
Qui voudrait vivre comme cela à l'heure actuelle ?

Marc65 (65)
08/04/2020 à 11:17

Oui, André Jean, ils étaient écolos "à l'insu de leur plein gré", et ils seraient bien étonnés d'être pris en exemple par des écolos d'aujourd'hui, alors qu'eux-mêmes prendraient plutôt en exemple l'agriculture moderne. Les tracteurs existaient depuis 1900, mais les moyens manquaient pour en avoir un, "l'arriération" du monde agricole ne tenait qu'à ça. Pour moderniser l'agriculture française , il a suffit de faire crédit (agricole!) aux paysans.

guy 45 (45)
08/04/2020 à 12:08

C'est le passé, presque de la préhistoire et pourtant le 20ème siècle est tout à coté de nous.
Le rural se suffisait de peu, ou presque de rien, il survivait simplement.
Par ses productions il faisait vivre les ouvriers et la bourgeoisie, en vendant une misère sa sueur.
Dire qu'il était malheureux, non, mais surtout ignorant de tout, et façonné pas une église qui le tenait par le goupillon, et un état qui l'envoyait à la guerre, la fleur au fusil comme en 14.
Je n'aime vraiment pas cette première moitié du 20 ème, et n'en suis vraiment pas nostalgique, ni fier, bien qu'y étant né.
Ils ne faisait rien de bio les paysans d'alors, car déjà on leur proposait des pesticides et des engrais, dont il ignoraient le pourquoi du comment, avec la promesse de belles récoltes, donc de meilleurs gains.
On parlait tout juste de congés payés et de sécu.
Le mot écolo n'existait pas, c'était le mot école, avec une blouse grise et la règle sur les doigts, le bonnet d'âne et la peur des parents.
L'écologiste est venu compléter le communiste et le socialiste, c'est une doctrine politique aujourd'hui, en vogue aux premier tour des municipales.
Ça fait bien de se dire écolo, ça fait moderne et dans le vent, écolo-socialo-coco, voilà le nouveau chant du coq gaulois, fier et content de lui les 2 pattes dans la fiente.
On y a rajouté le Bio, pour mieux vendre, pour être dans l'air du temps et avoir l'impression de manger plus propre, même si on nous trompe sur les étalages.
Tout ceci pour dire que l'écologie, et ses dérivés, est une science, bien réelle, et ses premières lettres bien mal employées par beaucoup de ceux qui n'y connaissent rien, et qui en font un business, une politique.

André Jean (86)
08/04/2020 à 18:38

L'écologie est une science mais être écolo ça veut rien dire.

Marc65 (65)
09/04/2020 à 08:01

D'accord, l'écologie est une science, mais elle s'applique à tout puisque tout a un impact sur l'environnement naturel. Il y a une différence entre appliquer cette science et ne pas le faire, c'est être écolo ou ne pas l'être. Mais ce n'est pas aussi binaire, on s'en préoccupe plus ou moins, on est plus ou moins écolo suivant qu'on le fait plus ou moins à chacun de nos actes quotidiens.
Ici, on parle de jardinage, mais l'écologie c'est surtout nos modes de consommation qu'elle concerne. Il y a des principes qui sont clairement écolos: Auto-consommer, consommer local, et surtout consommer moins, moins jeter, recycler. Economiser la planète, réduire son propre impact sur l'environnement et les ressources. Ce sont des démarches volontaires et conscientes. Si on est d'accord sur ces principes, et qu'on fait l'effort de les appliquer un tant soit peu, on a bel et bien une attitude écolo, on l'intègre dans nos valeurs. Si on a pris conscience de l'utilité , de la nécessité de le faire, on a mis le doigt dans un engrenage, car on ne se jugera jamais assez écolo, ou on ne jugera jamais les autres assez écolos, d'où ce climat d'auto-flagellation et de harcèlement.