Potager d'hiver, potager vert.

C'est déjà la fin de l'été. Il est temps de penser à ses cultures d'hiver, et parmi celles-ci aux "engrais verts", si utiles.
Les 15 parcelles de mon potager seront remplies:
D'abord, le poireau: planté depuis avril, en compagnie d'amarantes qui lui feront un petit paillis sympathique pour la saison froide, parce que de toutes les cultures d'hiver, c'est le poireau qui laissera le moins de déchets verts pour le sol vivant
Ensuite, un assortiment de légumes qui font aussi de bons couverts végétaux:
- La poirée verte: Plantée fin avril. Légume des quatres saisons, et excellent couvert qui nourrit le sol en continu en renouvelant ses feuilles. Gros pivot, enracinement important, fouillis de radicelles en surface pour récupérer sa propre fumure. Une plante travailleuse et un légume généreux.
- Le navet d'hiver: Semé en ligne, ou à la volée, plus ou moins dense suivant que je privilégie la récolte de belles raves ou la récolte de verdure et l'apport d'engrais vert. Les navets montent à fleurs dès le mois de mars et libérent le terrain tôt.
- 2 parcelles de Moutarde de Chine: Un excellent et productif légume qui a quelques avantages sur le choux (plantation en septembre, peu de parasites), tout en fournissant un engrais vert assez volumineux (plante qui monte à plus d'1m). Elle prépare très bien le terrain (gros travail racinaire, lutte contre les nématodes), parfait pour les tomates qui suivront.
- De la Roquette cultivée, associée à du Mizuma, son équivalent japonais. Encore des crucifères, qui produisent abondamment et en continu tout l'hiver. Le mizuma monte à fleurs de bonne heure, mais ses tiges sont bien tendres.
- Encore du mizuma et de la moutarde de Chine, mais rouges!
- Du Pois fourrager: Un engrais vert bien connu, mais qui fait également de bons petits pois en mai. Plus rustique que les variétés de pois potagers d'hiver.
- 2 parcelles de fèves, sur deux rangs: Fèves de Séville, parce qu'elles sont plus longtemps consommables en mangetout. Elles ne couvrent le sol qu'en fin d'hiver, mais elles vont pousser dans les restes des milpas maïs/courges. Bon précédent pour mes pommes de terre de juin, et pour les pâtissons en juillet.
Et pour compléter:
- Du seigle: Une belle céréale qui pousse et qui produit facilement partout, qui reste bien propre (empêche les annuelles de germer), qui fournit un bon paillis (1m50 de haut!). Je le laisse mûrir, moisson début juillet, et je plante des pe-tsai dans la paille, qui me font du bon légume pour septembre/octobre.
- 2 parcelles de pois fourrager, associé à la moutarde blanche. Ce sont seulement deux petits couverts pour deux parcelles qui seront réutilisées tôt, notamment pour les oignons qui n'aimeraient pas pousser dans trop de déchets verts.
- 2 parcelles de bourrache, l'une en association avec de la cardère, l'autre avec du colza. Il s'agit de recharger ces parcelles en minéraux, en même temps qu'en matière organique, tout en ayant une jachère bien fleurie au printemps, pour inciter les butineurs à nidifier à proximité du potager.

Un jardin bien rempli, une végétation luxuriante et fleurie au printemps, et assez de matière organique pour le sol vivant (à compléter avec quelques plantes fourragères d'été).

Chapeau!!!!

Tous les grands principes que vous évoquez, au fil des posts et dans votre profil, mis en pratique !!
Bravo, quel travail !! Mais quelle récompense !!
Encore bravo.

Merci et merci!
Les résultats ne sont pas à la hauteur de vos compliments, mais suffisants pour persévérer dans cette voie. C'est un nouveau monde, l'expérimenter c'est comme l'explorer.
Et si je faisais un semis de sarrazin dès maintenant, est-ce que cela dissuaderait les limaces de venir ravager les crucifères que je planterais parmi, juste le temps qu'elles grandissent un peu avant que le sarrazin gèle? Je vais essayer ...

Que de bonnes idées tu nous partage, je me languis de déménager et d'avoir un plus grand jardin pour expérimenter tout ça . Merci Marc

Merci encore Marc !

Merci Doris, c'est très ressemblant.

Bravo
Je vais particulièrement m'intéresser au test du sarrazin. Les limaces associées de gré ou de force aux lapins m'ont massacré des salades, des betteraves, des courgettes, des haricots verts, les petits pois ont été épargnés du coup la météo n'étant pas merveilleuse je me suis dit les semis ne savent pas que la date est passée je replante, par encore récolté mais ça pousse.
J'ai passé quelques heures de nuit avec la lampe torche et la chalumeau de cuisine pour essayer de minimiser les dégâts. J'étais tellement désemparée que j'ai acheté des émetteurs ultra sons, des cloches pour récupérer un maximum de plants, cela a fonctionné partiellement.

L'idée est de semer un tapis de plantes que les limaces n'aiment pas, pour les dissuader d'y circuler. Par exemple, elles ne mangent des graminées que sous forme de plantules, ensuite elles y sont assez indifférentes. Elles pourraient aussi être dissuadées de circuler sur des litières hérissées de piquants, c'est un des avantages éventuels d'une culture de bourrache comme précédent à un semis/repiquage de légumes au printemps.
il y a aussi avantage, quand c'est possible, à faire ses semis dès la fin d'août/début septembre, pour que les levées se fassent avant que le temps ne soit humide en permanence, ce qui facilite grandement la circulation des limaces. Et avantage également à semer en pépinière, pour repiquer des plants un peu développés, et déjà un peu moins appétissants et plus capables de survivre à une visite de gastéropode.
On peut aussi détourner les limaces en utilisant ses semis d'engrais verts, notamment les crucifères, comme attractifs. Les couverts de crucifères, moutarde, colza, navets, peuvent être semés drus à peu de frais, et faire des pâturages à limaces sans perdre leur capacité à couvrir le terrain rien qu'avec le développement normal des survivants. Les limaces s'y installent à demeure pendant la saison froide. J'ai constaté qu'elles aiment bien les cultures de fèves, probablement aussi les trèfles, dont les feuilles sont très nourrissantes si bien que les dégâts n'y sont pas trop considérables. On peut renforcer l'attrait de ces leurres en y jetant les épluchures, et en mutilant quelques plantes ce qui semblent les rendre plus attractives (Par exemple, les limaces semblent raffoler des feuilles de pissenlits fraîchement coupées, alors que les pissenlits eux-mêmes sont peu attaqués).
Combiner tout ça confine à la stratégie politico-militaire...

Merci pour tous ces conseils.
Envahie par la bourrache j'en donne beaucoup à un voisin dont le frère élève des abeilles, je vais réduire mes dons.
Ma grand-mère disait charité bien ordonnée commence par soi-même!
En photo un pied de brocolis choisi au hasard parmi tant d'autres dégâts.