engrais vert (Page 2)

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luciletsonjardin (54)
30/07/2010 à 22:16

Bonsoir Anoclète,
Désolée de vous contredire, mais pour moi, jardin rime avec diversité, avec curiosité, avec spontanéité, avec insolite et fantaisie. Au jardin, fleurs, fruits, légumes cohabitent au gré de leur fantaisie ou de la mienne, et il est pour moi, hors de question que le jardin soit un dur labeur, et que je ne le travaille que pour son rendement. Ce qu'il me donne est un don du ciel, Mes tomates poussent au milieu des soucis, mes betteraves au milieu de la bourrache, mes pommes de terre au milieu des coquelicots, Les groseilliers voisinent avec les pivoines et les fraisiers ont élus spontanément domicile sous leurs branchages, les poireaux au milieu des fraises, la sauge au pied des rosiers protégés cette année par les maïs, le cerisier accueille un églantier,.... Tout ce beau monde se plaît en mon jardin et doit y trouver le site agréable puisque spontanément ils se resèment, se multiplient, se propagent là où bon leur semble. Peu de désherbage puisque sous ce couvert, les "mauvaises" ne trouvent point de chemin.
Quand je regarde un pied de tomates, je le voit pousser, grandir, fleurir, la première tomate se former, et je ne songe pas à la quantité de fruits que ce pied va me donner, mais à sa couleur, à son odeur, à se texture, à sa saveur. Si j'ai la chance de faire une belle récolte (que je ne pèserai pas) je saurai en tirer profit et ne pas la laisser perdre, mais si la récolte est maigre, je savourerai avec d'autant plus de satisfaction les quelques fruits qui m'auront été donnés.
Mon jardin n'est pas aussi grand que le vôtre, et je s'il l'était, je n'aurai pas suffisamment de temps et d'énergie pour le cultiver; mais il est mon lieu de ressourcement, de silence, de méditation, Quand j'y suis, j'en oublie le temps qui passe et me trouve surprise par une interpellation: "Quand est-ce qu'on mange?" ou par la nuit qui tombe.
Tout n'est question que de regard, de vision, de "ligne de conduite".
Je respecte la vôtre, même si elle est différente de la mienne, et jamais je ne dirai que vous avez tord. Nous ne voyons pas le jardin sous le même angle.
Sur la route, ma "bonne conduite" est de respecter les règles pour que chacun soit en sécurité, de faire attention aux autres. Le platane? je ne le vois que comme un arbre superbe bordant nos routes et qui hélas disparaît beaucoup trop à mon gré.
Mon jardin .me récompense par ce qu'il me donne à voir, à entendre, à respirer, à toucher, à déguster,

Réponses
Cerisette02 (02)
31/07/2010 à 13:18

Bien répondu luciletsonjardin un jardin c'est exactement ça qu'il se doit d'être, mais il a tendance à confondre "nos jardins" avec son champ où il ne voit que la rentabilité, nous, nous aimons notre jardin avec les yeux , notre âme et le coeur, lui il n'a qu'une sensibilité : son ventre !

luciletsonjardin (54)
31/07/2010 à 13:56

C'est aussi un homme, et ceux-ci disent souvent: "les fleurs, ça ne se mange pas en salade".
Notre sensibilité n'est pas la même, mais je lui reconnais, à lui, comme aux autres, le droit de faire selon ce qu'ils entendent; "des goût et des couleurs on ne discute pas".
Je pense juste, qu'à ne voir que rentabilité, ils passent peut-être à côté de ce petit quelque chose au jardin qui ne se quantifie pas, mais qui l'illumine.

netmentmieux (34)
31/07/2010 à 15:09

Je ne suis pas faché que tu ais apporté la réponse qui s'imposait , je l'aurais faite sans doute avec moins de diplomatie de tolérance d'amabilité et de poésie m'attirant ainsi les foudres des "égéries" du site , j'aime et je partage ta vision de cette nature qui nous charme tant . ta spiritualité contemplative qui te permet une telle évasion :"O temps suspend ton vol et vous heures prospices
Suspendez votre cours
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ........
Foin de Lamartine, je serais plutôt Rimbaud
C'est un trou de verdure
Où chante une rivière
Accrochant aux herbes ses haillons d'argent
Ou le soleil de la montagne fière ....etc
bon week-end Lucile !

ANOCLETE (33)
31/07/2010 à 15:10

Depuis des millénaires, les paysans ont vocation à « remplir le ventre » de leur concitoyens ! Si nos terres agricoles n’étaient que contemplation beaucoup de citadins tireraient la langue ! Il est exact que l’on pense à remplir notre ventre … et ceux de nos amis ! Les yeux, l’âme et le cœur n’ont jamais nourri leur homme ! L’amour et l’eau fraîche non plus … faut pas rêver ! Ce qui ne nous empêche pas d’avoir quelques glaïeuls en rang d’oignons en bordure du potager ! Malgré cette touche de couleur nous ne sommes toujours pas « illuminé » ! La grâce de Saint Fiacre ne nous a pas touché ! Tant pis ! On fait avec ! A preuve, ce matin nous avons récolté 10 kg de haricots verts, autant de beurre et 32 kg de tomates qui sont transformés en ce moment même en « sauce pizza ». Apparemment Myriam n’est pas trop sensible à la beauté poétique d’une tomate

netmentmieux (34)
31/07/2010 à 16:10

Garde a vous! (tambour) :"Le jardinier Amateur a parlé " : repos

ANOCLETE (33)
31/07/2010 à 16:39

Et j'aurais précisé ".... et sac"
A propos poésie pour poésie, en voilà une que je te dédie ! (évidemment sans arriére pensée)

Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,

Accrochant follement aux herbes des haillons

D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.



Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.



Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.



Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

netmentmieux (34)
31/07/2010 à 16:53

:"Plagiat ! "

luciletsonjardin (54)
31/07/2010 à 20:18

Nourritures terrestres, spirituelles et célestes peuvent vivre en bonne harmonie, chacune étant liée à l'autre dans une ronde de complémentarité.
"Les yeux, l’âme et le cœur n’ont jamais nourri leur homme" (quoique... si on regarde la vie de certains ermites...) mais ils nourrissent l'esprit qui donne sa force au corps. Ainsi le travail de la terre n'est plus vu comme "un labeur éreintant, qui fait suer sang et eau le jardinier". Il prend une autre dimension.
Mais inutile d'aller plus loin, je prêche dans le désert.

ANOCLETE (33)
31/07/2010 à 22:33

Amen !
(Excusez moi de vous importuner aussi tard mais je rentre de mettre mes canards en position d'appelants pour l'ouverture prochaine - une semaine - de la chasse aux canards ! Poétique, non ?)

Cerisette02 (02)
01/08/2010 à 08:06

Toujours à vous mettre en avant, vous êtes tout simplement un odieux personnage, le pire c'est que vous ne vous en rendez même pas compte!