Dois je utiliser du foliaire? (Page 2)

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Raddon (38)
31/05/2022 à 14:12

Bonjour,
Calcium et magnésium ne sont pas des engrais mais des oligoéléments. 13-40-13 c’est l’engrais, le casse-croute. Généralement les oligoéléments sont naturellement suffisamment dans le sol mais il peut y avoir des carences. Je prends deux exemples, un pommier qui donne des pommes subéreuses, c’est un manque de bore, le cul noir de la tomate, c’est une déficience en calcium, etc. si tous les ans je fais de l’aubergine au même endroit, ce sera systématiquement le 13-40-13 avec oligoéléments. Si je fais une rotation de culture, on fait une analyse du sol et l’on incorpore l’engrais ad hoc qui tient compte de ce qu’il reste de la culture précédente. L’engrais en surplus c’est de la perte, il ne se stock pas dans la terre il est lessivé. Pour les oligoéléments, le sol peut avoir des carences, l’analyse du sol est nécessaire pour connaître les carences. Un pied de tomate ou d’aubergine, dans un pot, va épuiser très rapidement les réserves, il faut lui rapporter du NPK et aussi des oligoéléments si la plante montre des carences. Depuis quelques mois, j’ai un chou Cabus qui est dans un godet de 5x5, c’est un bonzaï, il va faire une hampe florale ridicule. Si je le place en pleine terre, le système racinaire va se développer, ce qui est bonzaï restera bonzaï, une ou plusieurs ramifications secondaires se développeront pour donner un chou de taille normale ou plusieurs choux de la taille du poing ou plus.

Réponses
Marc65 (65)
31/05/2022 à 16:31

Tu dis à la fois que l'engrais en surplus est lessivé, et que si tu fais une rotation tu tiens compte de ce qu'il reste de la culture précédente: Le surplus est lessivé mais pas le restant?
A quel moment tu prends en compte les apports organiques et leur décomposition lente, au-delà d'une culture, la minéralisation de l'humus, le volant d'auto-fertilité du sol?
Il me semble qu'en pratique on fait plus communément "une cote mal taillée" pour l'ensemble des cultures avec la fumure et "l'engrais de fond", et qu'on ajoute éventuellement un petit quelque chose particulier à chacune.

Raddon (38)
01/06/2022 à 08:21

Bonjour,
J’ai parlé d’engrais et des oligoéléments, le nerf de la culture c’est l’humus, il faudrait parler du rôle de l’humus et de son importance. Sans humus, les engrais chimiques n’ont aucune action. On estime que pour un sol soit suffisamment fertile il faut qu’il renferme au minimum 2% d’humus. Si je possède un terrain qui a un pH de 5.5 la matière organiques ne sera jamais décomposé, l’humus ne se formera pas. Cela sera idem pour une terre avec un pH de 8.5. La perte moyenne annuelle d’humus est estimée à 1300 kg par hectare, le fumier apporte seulement 1/10 de son poids en humus.
C'est de la chimie.

Marc65 (65)
01/06/2022 à 09:06

Tu appelles tout "Chimie", appellons plutôt ça de la biochimie puisqu'il s'agit de processus et de cycles où les phases biologiques et chimiques alternent et se combinent. On intervient dans les processus à des phases différentes, avec des intrants chimiques ou organiques. Je suis d'accord qu'il faut toujours avoir la notion chimique, et que certains discours feraient croire que les plantes se nourrissent de matière organique.
La chimie influe sur les processus biologiques en jeu, mais c'est réciproque. Les acides organiques attaquent la roche-mère et solubilisent des minéraux, l'humus est une réserve de minéraux qui se remplit ou qui se vide suivant la demande et le contexte chimique, le complexe argilo-humique capte et libère les ions. Le vivant, l'écosystème, trouve des solutions biologiques à des problèmes chimiques (comme la symbiose des bactéries et des légumineuses pour l'azote). Il faut tout prendre en compte, c'est complexe mais ça donne plus d'outils et plus de diversité dans la pratique.

Raddon (38)
01/06/2022 à 13:35

Bonjour,
Oui, on parle de chimie des sols, on sait depuis très longtemps que le fumier et la chaux ne font pas bon ménage, il y a une réaction chimique assez violente et pourtant, il faut incorporer dans les sols de la chaux, si nécessaire et du fumier. Actuellement le fumier n’existe plus et il faut de l’humus dans les sols
L’azote pour les légumineuses qui n’existent plus remplacées par les Fabaceae ou fabacées, on raconte que ces plantes puisent l’azote dans l’air, c’est vrai mais pour leur croissance, il faut leur apporter beaucoup d’azote du type superphosphate plus de l’ammonitrate sans oublier du chlorure de potassium, sinon l’on obtiendra une récolte et un rendement de mauvaise qualité et une qualité gustative médiocre. Lorsque je vois de beaux légumes sur les étals, j’aimerai connaître la quantité de légumes qui reste sur le terrain ?

Marc65 (65)
01/06/2022 à 14:48

Je ne suis pas tout à fait d'accord sur la fertilisation azotée des légumineuses potagères. Il en faut pour les haricots, parce que l'azote symbiotique leur manque jusqu'à la floraison, mais c'est du luxe pour les pois et les fèves. Si on fait du pois chiche, du soja ou du lupin, le problème est différent, il faut que leurs bactéries symbiotiques soient présentes (pois chiche) ou aient été inoculées au semis (soja, lupin), sinon la fertilisation azotée leur sera aussi nécessaire qu'aux autres plantes potagères.