Qu'est-ce que le virus ToBRFV, dangereux pour les tomates ?

Par - Publié le
Le 03/02/2020, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a lancé une alerte contre un nouveau virus qui touche les plantes potagères, tomates, poivrons et piments. Petit tour d'horizon pour mieux comprendre.

Histoire du ToBRFV

Attention à la culture des tomates sous abri
Attention à la culture des tomates sous abri

Ce virus appelé Le Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) est particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles comme les tomates (Solanum lycopersicum), piments (Capsicum annuum) et poivrons sur le territoire français et partout dans le monde. A priori, il se transmet par les semences, les plants et les fruits infectés. Ce virus est très contagieux et peut se propager mécaniquement par l'homme et les outils, mais aussi par les insectes pollinisateurs comme les bourdons, les abeilles et papillons, les oiseaux et les fruits infectés. Aucun traitement n'existe aujourd'hui pour éradiquer ce virus.

Il a été identifié en 2014 en Israël et en 2015 en Jordanie, dans des espaces de culture sous serre. Ensuite, on retrouve sa trace en 2018 au Mexique et aux Etats-Unis. En Europe, on le signale en Allemagne en 2018, en Italie, début 2019 et en France (Provence-Alpes-Côte d'Azur).

Comment repérer ce virus sur les légumes ?

Ces tobamovirus, genre auquel appartient le ToBRFV, pénètrent par l'intermédiaire de blessures sur les fruits. Une fois à l'intérieur, il se propage pour envahir complètement la plante et la détruire. Il faut savoir que les semences, les plants et les fruits infectés peuvent véhiculer le ToBRFV sur de longues distances, notamment lors d’échanges commerciaux internationaux. Le virus peut infecter 100% d'une production sous serre ou d'un jardin de particulier, biologique ou non.

Sur les tomates cultivées sous serre, les feuillages sont les premiers touchés. Vous pouvez observer des chloroses (ToCV)*, mosaïques (ToMV)**, marbrures (blotchy ripening)*** et des taches nécrotiques**** sur les pédoncules et calices.

*Tache de couleur clair qui se placent entre les nervures des feuilles.
**Tache verte ou jaune sur le feuillage et les folioles. Décoloration.
***Décoloration jaune sur les tomates à maturité.
****Taches sombres qui se nécrosent sur le feuillage.

Si vous trouvez en jardineries des variétés résistantes et tolérantes à des maladies comme le mildiou ('Maestria', 'Rose de Berne' et 'Baby Boomer'), la mosaïque, la fusariose ou aux nématodes ('Maestria'), il faut savoir qu'aucune variété de tomatene peut résister à ce virus et aucun traitement n'existe pour le moment. Méfiance et observation sont de rigueur !

Comment éradiquer ce virus ?

Afin d'augmenter les chances d’éradication du ToBRFV en cas d’entrée et d’établissement en France, l’ANSES préconise des mesures à deux niveaux :

- mise en place d’un plan national pour garantir une surveillance structurée et une détection précoce du ToBRFV, ce qui permettra d’appliquer rapidement les mesures de lutte,
- arrachage des plantes (symptomatiques et asymptomatiques) dans l’unité de production contaminée et destruction par le feu après autorisation réglementaire, couplés à des mesures de prophylaxie strictes comprenant notamment la mise en place d’un vide sanitaire adapté sur le site de production.

Au moindre doute, ne pas composter et brûler les plants.

Professionnels et amateurs doivent travailler ensemble pour éviter la dispersion de ce virus. Au moindre doute, faites une déclaration auprès du Service régional de l’alimentation (Sral), de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon) ou de la chambre d’agriculture locale. Ces données collectées vont pouvoir aider à localiser le virus.

Pour plus d'informations, voici le rapport de l'ANSES.