Butte de permaculture (Page 2)

Moi j'ai la chance d'avoir un coin enherbé que je tond et que je remet au potager, il y a aussi les feuilles des arbres, j'en débarrasse les voisins qui les jettent comme les tontes aussi. Et cette année j'ai semé de la bourrache que j'utilise en cosmétique et ça fait pas mal de bio masse

Jardinier ambitieux, à mon idée, si tu cultives un engrais vert pendant la saison froide dans ton potager, ça lui donne assez de matière organique pour entretenir la vie du sol.
Doris, tu utilises la biomasse collectée comme un engrais organique, pour compenser ce que le sol du jardin consomme en matière organique et ce que tes cultures consomment en minéraux. Mais le besoin de ton potager en minéraux est très supérieur à son besoin en matière organique, moyennant quoi pour avoir assez d'apport minéraux tu apportes une quantité superflue de matière organique. A l'inverse, tes voisins appauvrissent leur sol en vie organique et en minéraux en se débarassant de cette biomasse qui devrait normalement retourner au sol, pour y nourrir la vie du sol et restituer les minéraux prélévés par la végétation. C'est un épuisement lent mais certain.

C'est pas bête comme idée, je vais me renseigner et voir ce que je peux trouver ;)

Tout ce qui peut monter à 1m de haut pendant la période durant laquelle le terrain est libre peut faire l'affaire: Plantes fourragères ou autres cultures agricoles, légumes d'hiver, fleurs bisannuelles, plantes sauvages... la nature est une caisse pleine d'outils. La date à partir de laquelle tu peux semer (ou planter) est importante pour choisir, comme la date de destruction (prévoir un délai de 2 à 3 semaines avant de remettre en culture). Ce que tu cultives avant et après compte aussi, comme l'effet que tu souhaites pour le sol.

hyper intéressant ! En ce moment, je m'intéresse un peu à l'électro culture. Est-ce que c'est quelque chose de valable pour toi ou c'est n'importe quoi ?

Vu le nombre de gogos qui s'y intéresse, ça doit être de la gogologie. Comme toujours il y a un vague fonds scientifique: La circulation des ions dans les plantes et dans le sol est forcément influencée par le contexte électro-magnétique. Mais je n'ai pas encore lu quelque chose de probant sur l'utilité de cette information et la manière de s'en servir. Je sais qu'il y a des expérimentations en cours en Chine, pas encore de publications de résultats significatifs, mais qui consistent à transformer une serre de culture en cage pour y moduler le champ électrique. Comme tu l'as certainement lu, l'influence de l'électro-magnétisme sur la croissance des plantes n'en est pas à sa première mode, certains "chercheurs indépendants" en faisaient déjà la réclame au début du XXème siècle, et selon toute apparence, ça n'a pas été profitable, ni pour eux, ni pour les jardiniers.
Dans les années 1920, on vendait aussi des engrais radioactifs, tellement les gens étaient fascinés par les mystères de la physique atomique, Einstein et Marie Curie. Ce qui est invisible est mystérieux. C'est facile de se faire passer pour un génie et de faire passer les savants pour des ignorants dans un domaine où il n'y a rien à savoir, et c'est facile à vendre avec un peu de boniment.
Un jour dans un salon un peu "New Age", j'ai entendu une conférencière (sur le Feng Shui), expliquer que les arbres sont "des antennes cosmo-telluriques". D'autres peuvent expliquer avec autant d'aplomb l'influence des Plèiades sur les légumes-feuilles. Il suffit de monter en épingle, ou d'inventer, un semblant d'information scientifique, d'avoir un peu de bagout, et de s'adresser à des naïfs.
En jardinage, on devrait être prémuni contre ça, parce que l'agronomie est une science bien enseignée. Mais, malheureusement elle n'est pas enseignée aux jardiniers, qui sont réduits à l'apprendre par eux-mêmes, et à écouter tout ceux qui prétendre en savoir quelque chose. Pourtant, l'essentiel tient en 3 pages, qui sont dans tous les manuels de 1ère année d'enseignement agricole, y compris les bases pour cultiver plus naturellement.
Quand j'ai commencé à utiliser les principes d'agroécologie pour mon potager, j'ai cherché un bouquin de référence parmi la pléthore de littérature sur le jardinage naturel, avec pour résultat d'en revenir aux manuels d'agronomie de D. Soltner, le reste n'étant souvent que de la mousse brassée par des spécialistes improvisés. Et dans les manuels de Soltner, c'est encore trop développé, car les principes sont d'une simplicité enfantine. Néanmoins je les recommande à ceux qui cherchent une base sérieuse:
Dominique Soltner, " Guide de la nouvelle agriculture", "Guide du nouveau jardinage".
L'un et l'autre sont intéressants. Pour ma part, c'est le premier qui fait référence, car il mets les couverts végétaux en avant, alors que dans le second il détaille sa propre méthode de jardinage qui combine couverts, mulch, compost, paillage.

Ok, je vois, je vais essayer de trouver ces livres, ça m'intéresse vraiment.

Marc, j'apporte aussi du crottin de cheval, de la cendre, des coquilles d’œufs.... Et si mes voisins ne recyclent pas c'est leur choix, chez nous les terrains sont chers donc pas grands, donc très peu d'espace vert, ils ont tous des piscines.

Doris, on est tous libres dans nos choix, mais en retour on en est responsable, et ça nous pousse aussi à corriger les imperfections, en l'occurence pour aller autant que possible vers toujours plus d'écologie. Tu ne ferais sans doute plus le même choix que tes voisins, et tu sais pourquoi. Pour moi, il n'est plus question d'augmenter la fertilité de mon potager en la diminuant ailleurs,donc je suis déterminé à me satisfaire de ce qu'il produit, tout en cherchant à l'optimiser, mais je pourrais changer de principes si je trouvais mieux. Je me réjouis d'en avoir changé, et quand je repense à ce que je faisais avant, où à mes erreurs récentes, j'ai honte.
On ne peut pas préconiser de compenser le manque chronique de matière organique dans les potagers en créant des déséquilibres ailleurs. Le manque de matière organique est seulement causé par le manque de végétation, la solution est donc simple et logique.
Le recyclage ne résoud rien. Qu'on mette ces déchets verts dans son jardin, à la déchèterie, qu'on les jette au fossé, ou qu'on les brûle, ça ne rétablit pas l'équilibre perdu. La matière organique doit soit retourner où elle à poussé, soit y être remplacé, soit y rester.

C'est quand-même toujours mieux de mettre ces déchets dans son jardin qu'en déchèterie ou de les brûler. Même si cela ne rétablit pas l'équilibre, c'est un premier pas.

Mais rien ne nous retient de passer aux pas suivants, soyons ambitieux, il y a urgence. Le monde parfait promis par le Bio ou la permaculture est bancal dès les principes, si c'est une étape nécessaire, ce dont je doute, faisons qu'elle soit la plus brève possible. Les jardiniers ne manquent ni de bonne volonté, ni de connaissances, et ils ont une plus grande liberté, moins de contraintes, que les producteurs, ils se doivent d'être les pionniers. En avant toute!