Brocolis de navets, à semer maintenant.

Le temps qui passe enrichit le jardinier d'une expérience acquise au gré du hasard et des essais qu'il fait. C'est le hasard, la réflexion et l'expérimentation qui ont fait de moi un amateur de navets à brocolis. Et comme c'est la bonne saison pour en semer, j'espère vous inciter à essayer ça à votre tour.
A la ferme, on avait toujours des choux fourragers dans le jardin pour nourrir les lapins pendant l'hiver. Les choux font des pousses au début d' avril quand ils s' apprêtent à fleurir, et c'est particulièrement bon à manger, aussi bon que le chou-brocoli, mais on n'en trouve pas au supermarché alors peut-être que tout le monde ne le sait pas. Moi je le sais et j'en fais pour ça, bien que je n'aie pas de lapins (le lapin, c'est moi!).
Dans mon jardin maigre, je me suis vite aperçu que mes navets d'hiver ne me donnaient pas beaucoup de bonnes raves, mais en revanche que les feuilles qui repoussent dès fin février, et les pousses qui montent en mars, sont vraiment un régal et plus précoces que les brocolis de choux fourragers. Alors j'ai commencé à faire des semis de navets à l'automne, sans les éclaircir, dans ce but d'avoir de nombreuses pousses à cueillir en mars. Cela a bien fonctionné alors j'ai creusé un peu plus l'idée.
J'ai cherché sur mon catalogue habituel (Baumaux), les variétés de choux et de navets les mieux adaptées à cet usage, et j'en ai retenu une. A la page des choux-brocolis et choux à jets j'ai trouvé le "Cima di rapa novantina". Je l'ai semé en septembre 2016 (quoique les indications du sachet préconisent une culture de printemps-été). Un semis pour replanter, et tout de suite trois choses m'ont surprises: Une levée complète en 4 jours, une couleur vert clair, et une allure qui évoque plus un plant de navet qu'un plant de chou. Renseignements pris sur le Net, le Cima di rapa ("tête de rave"), est un navet cultivé traditionnellement dans toute l'Italie avec des variétés de précocités variées. Et c'est un navet qui ne fait jamais de raves, cultivé essentiellement pour ses pousses charnues. C'était bien mon affaire, alors va pour le navet-brocoli. J'en ai laissé en semis et j'en ai replanté deux douzaines. Le semis à souffert des gelées de début janvier (-8-9° sous abri) et n'a rien donné de valable. Les plants, protégés dans les nuits les plus glaciales par un voile, ont formés comme des petits choux fourragers, sur lesquelles des pousses ont commencé à se former "en tête" dès Noël pour certains. Mais j'ai attendu pour récolter. Les plus beaux plants m'ont donnés chacun une douzaine de pousses, de quoi faire une belle assiette en salade avec un oeuf dur. Le goût et la tendreté n'ont rien à envier au chou-brocoli. Mais ce qui surpasse tout , c'est que cette récolte je l'ai faite dans la deuxième quinzaine de février! C'est à dire très tôt et juste avant de commencer la récolte de pousses sur les navets à raves. Voilà donc un légume facile, et qui n'occupe le terrain que de septembre à fin février. Je regrette moins de ne pouvoir réussir de beaux choux de Bruxelles dans mon terrain. Je vais donc en cultiver plus cet hiver.
Alors que ma plantation était lancée, à Noël dernier, j'ai repéré à la page des navets de mon catalogue le navet "Grelos de Santiago".
Après quelques recherches j'ai su qu'il était très cultivé et très renommé en Galice (AOC) , où les jardiniers et maraichers vendent au bord des routes ces pousses de navets grandes et charnues liées en bottes. Ils en raffolent, pourquoi pas moi? J'ai donc ajouté cette variété à ma commande et je m'apprëte à en semer ces jours-ci (début septembre 2017).
Alors que ma commande était passée, et que mes "Cima di rapa" étaient prêts à être récoltés, en février dernier donc, je me suis aperçu qu'un de mes semis de navet-raves se remettait à pousser plus vigoureusement que les autres, chose d'autant plus étonnante que c'était la même variété qu'à côté, et semée le même jour; cependant ce n'était pas le même sachet de graines ni la même provenance. En comparant les deux sachets, j'ai vu que le navet 'Rave d'Auvergne' existait en deux versions: 'précoce' et 'tardif'. Le navet 'Rave d'Auvergne tardif' développe une végétation abondante et ses pousses sont en proportion. Le résultat est tout à fait équivalent à ce qui est promis par les 'Grelos de Santiago': des pousses de 30 cm, grosses comme un petit doigt de fille à la base et entièrement mangeables. Et comme sur toutes les graines semées, aucune ne manque... Imaginez la récolte! L'Auvergne fait aussi bien que la Galice et on ne le sait pas!
En résumé, je sème ces jours-ci:
Le navet 'Cima di rapa novantina' pour le replanter en octobre.
Les navets 'Grelos de Santiago' et 'Rave d'Auvergne tardif' en semis pas trop touffu, je veux comparer les deux.
A côté, j'essaie le navet fourrager 'Samson', parce qu'il monte en graine aussi bien qu'un autre , qu'il doit être vigoureux et rustique comme toute plante agricole, et que la graine est beaucoup moins chère.
Essayez. (le navet 'rave d'Auvergne tardif' se trouve dans les jardineries "Point Vert", le reste chez Baumaux, ou ailleurs si vous préférez)

Bonjour Marc ! Pardon si je résume, tu m'as semée au fil de ta prose :
1) Tu sèmes des choux fourragers dont tu manges les fleurs en guise de brocolis, "Cima di rapa novantina" est la meilleure variété pour cet usage trouvé à la page des choux mais c'est pas un chou c'est un navet.

2) Tu sèmes des navets pas pour la racine mais pour manger les feuilles en salade (crues ou cuites ?...) et les pousses (ce sont les fleurs...?)
Le "Grelos de Santiago" est un navet qui ne fait pas de fruit racine, on mange les feuilles (Crues ou cuites ?)
Ai-je bien reçu ton message ? ou alors, désolée si je n'ai pas suivi. Bon après-midi Marc

Désolé Pâquerette pour la longueur, c'est pour y mettre tous détails utiles pour les JA; tu verras, si tu relis à tête reposée, tu devrais reconstituer clairement toute l'histoire.
En gros, c'est bien ça :
- La pousse, c'est la pousse à fleurs, avec ses boutons formés, ses feuilles et sa tige; comme elle sort en saison froide, elle pousse en restant bien tendre et pas filandreuse. Sur les choux fourragers comme sur le navet 'cima di rapa' il sort une pousse à la base de chaque feuille.
-Cela se mange cuit à l'eau (porter à ébullition, couper le feu et laisser cuire 10mn dans l'eau chaude, méthode que je préconise pour les légumes verts). Ensuite, déguster à la vinaigrette ou sauté au beurre etc...
-C'est toute la tige qui monte pour fleurir avec feuilles et boutons qui se consomme dans les 'Grelos de Santiago' et le 'rave dAuvergne tardif'.
C'est très productif, précoce et c'est le premier légume nouveau de l'année.
J'ai encore été long, désolé ;) .
(le Cima di rapa ne fait pas de fruit-racine, comme tu dis, pour les grelos je pense que si mais ce n'est pas pour ça qu'on le cultive)

Merci Marc je vais bien tout relire pour pouvoir l'expérimenter dans mon petit jardin. bonne soirée

Merci, Marc65,
dans le même ordre d'idées, je me souviens que nous avons "testé" des jeunes fleurs de choux ou navets au printemps: tendre à souhait, c'était délicieux!!! Même chose avec des jeunes pousses de bettes (lorsqu'elles veulent bien résister à l'hiver) .
Je crois qu'on doit pouvoir goûter toutes les jeunes pousses (comestibles, bien sûr) au printemps, à condition de les cueillir avant les premiers coups de chaleur.
C'est ce qu'on appelait autrefois asperges, avant qu'une plante bien précise ne vienne "s'accaparer" le nom d'asperge: toutes les jeunes pousses tendres (cultivées ou sauvages) comestibles...(j'ai lu ça quelque part...)
De plus, cerise sur le gâteau, on commence à récolter avant même d'avoir commencé le jardin... elle est pas belle la vie???

En effet, Franz, c'est tout à fait épatant!
Ce serait dommage que l'usage en reste réservé a ceux qui ont eu l'idée d'essayer comme toi et ceux qui en ont connaissance par souvenir comme moi. Si on diffusait le principe auprès des jardiniers amateurs et du grand public, cela inciterait les créateurs et diffuseurs de variétés à creuser ce filon, puisqu'après tout c'est applicable à bien des plantes bisannuelles comestibles.
Ce que tu dis des "asperges" me fais penser que bien des manières de valoriser les plantes comestibles ont été utilisées au cours des temps, et supplantées par d'autres, et que cela constitue tout un patrimoine à notre disposition.

Le début de l'hiver ayant été particulièrement doux, le début de ma récolte de pousses de navet-brocolis 'Cima di rapa novantina' est pour après-demain. Il s'agit des pousses terminales (apicales), les pousses secondaires devraient se récolter dans la première quinzaine de février.
Malheureusement mon semis de 'grelos de Santiago' n'a pas levé, je ne pourrais donc pas comparer avec le 'rave d'Auvergne tardif' et le navet fourrager 'Samson' qui eux sont en pleine forme.

Les navets-brocolis ont parfaitement résisté à 2 gelées à -8° sans protection. Avec le retour du froid, la récolte se trouve un peu allongée (il y a des fleurs déjà écloses et d'autres pas encore montées). La montaison sur les navets-raves est également en retard, avec les températures annoncées elle risque d'être rapide et courte.

Me revoilà avec mes histoires de navets et de brocolis!
Résumé des épisodes précédents: Je fais pousser différentes sortes de navets l'hiver, pour récolter les pousses vertes de février à mars suivant les variétés. C'est facile, productif, et c'est bon.
Dans cet épisode: Dieu m'a parlé en songe, et je suis désormais converti au jardinage sans travail du sol. Du coup je dois réfléchir autrement à ce que je cultive et à la manière de le faire. La première évidence qui me frappe est que mes navets à brocolis, parmi leurs innombrables qualités, sont aussi un couvre-sol parfait pendant l'hiver, et laissent en place après la récolte une grande quantité de racines et de feuilles, ce qui est très bien comme litière nourricière et protectrice et comme nourriture et structure pour le sol. Au vu de l'état du sol sous les navets, je suis presque tenté d'y planter mes poireaux sans même décompacter un peu avec la fourche-bêche...

Ces rejets, on les appelle des pichons en Saintonge. Je ne sais pas pourquoi ce nom. On en trouve sur les marchés, c'est bien connu dans mon coin.
J'ai goûté des pichons de chou fourrager, chou de Bruxelles, colza. C'est excellent.
J'avais un reste de navets Boule d'Or, ils ont fleuri et je n'ai pas penser à y goûter.
Pareil avec des radis roses et noirs. L'an prochain je goûterai tout ça.