Rhubarbe à peine plantée, déjà malade ? (Page 2)

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Marc65 (65)
12/05/2022 à 14:46

Il faudrait y regarder plus précisément, mais je pense que pour que ce qui a été et sera donné à la terre soit valablement incorporé il faut que ça rentre dans le cycle biologique du sol, et le couvert végétal en est le moteur. La terre argileuse est bonne si elle contient suffisamment de matière organique sous forme d'humus plus ou moins évolué, et rien ne dit qu'elle en manque, et elle a besoin de chaux pour qu'humus et argile puissent être associés dans le complexe argilo-humique qui est le socle de la fertilité d'un sol. Mais cette association n'est pas une réaction chimique simple, ça se passe en grande partie dans l'intestin des vers de terre qui fait le brassage intime de l'argile et de la matière organique, et au contact des restes des infimes radicelles de plantes avec l'argile. Le sable est une fausse solution, et sert juste à faciliter le travail du jardinier, à condition toutefois d'en apporter par dizaines de litres au m2 sinon on a juste du béton au lieu d'avoir de la brique. Le sol fertile est l'oeuvre de l'écosystème, c'est l'écosystème qui le créé et qui l'entretient, du moins dans la nature, ce qui est une bonne référence.
Sinon tu peux épandre du compost et de l'engrais minéral, et passer la motobineuse avant chaque culture. C'est la solution de facilité, bonne récolte mais mauvais jardinage.

Réponses
Mat22 (78)
12/05/2022 à 17:01

Merci Marc65 :) je suis toutefois une béotienne, comment puis-je favoriser l’apparition d’un écosystème favorable ? J’ai noté l’apport d’humus ? Est-ce que le compost serait une option ? Ou un terreau ? (Je précise que je n’y connais rien, d’où mes questions…)

Marc65 (65)
12/05/2022 à 18:37

L'écosystème du sol habite de préférence entre les racines des plantes, donc il faut de la végétation qui s'enracine abondamment et profondément. C'est ce qu'on appelle généralement mais improprement "engrais verts". Evidemment les engrais verts sont à cultiver essentiellement quand le sol n'est pas occupé par les plantes potagères, donc principalement pendant la saison froide. Pendant leur croissance ces plantes nourrissent leurs hôtes souterrains par leurs racines, et après leur destruction elles servent de litière nourricière au sol.
L'humus véritable est le résultat de la transformation dans le sol de matière organique non consommée, c'est donc un sous-produit très particulier et il n'a pas un rôle prépondérant sur le développement de l'écosystème du sol, mais un rôle essentiel sur le stockage des minéraux fertilisants au profit des plantes.
Par "apport d'humus" , tu veux certainement dire "apport de matière organique fermentée (compost, fumier, terreau), c'est très différent, c'est une confusion fréquente. C'est une chose faisable. C'est une manière classique d'entretenir la fertilité du potager. Ce n'est pas incompatible avec les engrais verts. Par contre cela ne transformera pas le sol autant que les engrais verts qui sont la base de l'écosystème qui est à développer.
En tout état de cause, on ne sait pas ce que contient ton sol, s'il manque de minéraux ou non, ou s'il manque de matière organique ou non, mais on sait qu'il manque de vie, donc l'engrais vert me semble adéquat en toutes circonstances. Si tu apportes du terreau, une fumure organique riche comme le compost, ou du fumier, cela améliorera d'autant plus la fertilité de ton potager si la végétation y est associée.
En plus de ce qu'il faut pour transformer ton jardin, il aura besoin chaque année, pour son entretien courant, d'une part, de matière organique pour renouveller celle qui est "mangée" par le sol vivant, et d'autre part, de minéraux car la récolte des légumes en fait perdre au potager. Les engrais verts peuvent fournir gratuitement la matière organique puisque c'est la photosynthèse qui se charge de la fabriquer. Les minéraux peuvent s'apporter sous forme d'engrais minéral ou sous forme d'engrais organique. Traditionnellement la fertilisation du jardin est résolue par l'apport d'une fumure organique, c'est à dire un apport organique qui contient les deux, tel que le fumier ou le compost, mais, je trouve dommage de se passer de tous les bienfaits gratuits des engrais verts, surtout dans ton cas.

Raddon (38)
13/05/2022 à 08:35

Bonjour,
J’ai écrit la façon de valoriser ce genre de terre. Un mélange de sable ne fera strictement rien. L’argile restera de l’argile. Les terres argileuses sont composées de sables extrêmement fins, réunis par le colloïde argileux. Il faut chauler régulièrement (tous les 3 ans), apporter fréquemment de l’humus (compost, fumier, etc.) l’amélioration de la terre ne sera pas d’un coup de baguette magique, il faut des années pour « faire » une terre et ensuite l’entretenir, sinon la terre retourne à son état primitif.

Marc65 (65)
13/05/2022 à 09:05

Il y a des idées qui se mélangent face à une terre argileuse. On veut d'abord l'améliorer pour la rendre plus facile à cultiver. Si on a des difficultés à la cultiver proprement, on a des cultures décevantes, et on met ça sur le compte d'un manque de fertilité, ou de fertilisation. Personnellement, ma terre argileuse ne me pose plus de problèmes depuis que j'ai cessé de la retourner, que je la travaille à minima, et que j'ai mis 50% de couverts végétaux dans la rotation. Et l'amélioration est rapide, la porosité revient vite, les vers de terre aussi, il y a la matière organique qu'il faut. Mais sa fertilité, au sens de son potentiel de productivité, a peu changé fondamentalement, seulement j'ai moins d'échec et plus de facilité à la cultiver. Mais ça ne change pas le problème de manque d'épaisseur du sol, sous la terre argileuse il n'y a que de l'argile et les galets, et même les agriculteurs avec leur matériel ont renoncé. Pour les cultures artisanales d'un potagiste c'est suffisant, pas pour un producteur, à moins peut-être de faire labelliser sa maigre récolte.

Raddon (38)
14/05/2022 à 08:04

Bonjour,
Il n’y a pas d’idées qui se mélangent, c’est de la chimie, il n’y a pas d’innovation dans ce domaine. Je vois mal un céréalier ou un horticulteur pratiquer ce genre de culture d’avant-garde ! La première chose à faire est une analyse du sol, en retour le labo donne les directives à suivre. S’il s’agit d’une surface de moins de 500 mètres carrés, cela revient cher au mètre carré. Une autre solution, faire comme dans les jardins botaniques où plantes calcicoles et calcifuges se mélangent. Mais c’est très simple, des bacs sont enterrés avec le mélange ad hoc pour chaque plante. On peut faire de la même façon pour des pieds de rhubarbe

Marc65 (65)
14/05/2022 à 09:48

Je dis seulement que pour le jardinier l'envie de rendre sa terre argileuse plus facile à cultiver se mélange avec celle de la rendre plus productive. Pour ma part, je dissocie les deux, et je considère que si une prairie de chiendent poussait sur ma parcelle, c'est qu'elle a suffisamment de fertilité pour que des légumes y poussent et qu'il me suffit d'entretenir cette fertilité. Tant qu'on ne vise pas une production qui dépasse le potentiel naturel de son terroir, l'essentiel du travail peut être fait par l'écosystème nourrit de photosynthèse. Si je veux récolter plus, je cultive plus grand. Je me rends compte qu'on sous-estime le potentiel naturel de nos potagers, alors que la biomasse d'un engrais vert en fait immédiatement la démonstration.
Pour ce qui concerne les céréaliers, ce sont eux qui m'inspirent, en tout cas ceux qui pratiquent l'Agriculture de Conservation des Sols. Les maraîchers bios s'y mettent aussi, timidement, quand ils sont conscients que la consommation effrénée d'intrants organiques est anti-écologique et pas durable.
Produire, ce n'est qu'une question de moyens. Plus on en utilise et plus on produit. Mais ces moyens sont désormais comptés et problématiques. La biomasse produite dans le potager fait beaucoup et n'est pas problèmatique.

Raddon (38)
15/05/2022 à 08:34

Bonjour,
Désolé, tu fais erreur sur toute la ligne, j’ai une terre que j’ai rendue très fertile, tu peux essayer d’y introduire du chiendent, il n’y poussera jamais. C’est idem pour la suite de ta prose. Dans le cas de la rhubarbe, il suffit de faire un grand trou, de le combler avec un substrat ad hoc. Un mélange de cette terre argileuse, de la terre en sac vendue en jardinerie à ne pas confondre avec la terre dite de bruyère, 1/3 du volume total de compost maison qui n’a rien de comparable avec le compost vendu en sac, souvent issu de résidus de résineux, une petite poignée de calcaire broyé, l’ensemble mélangé intimement. Je n’ai pas parlé d’engrais, l’on veut obtenir des feuilles, c’est le rôle de l’azote, pour le gout, c’est le rôle de la potasse. J’ai une crainte avec le trou dans ce sol argileux, c’est que l’eau y stagne. Culture en pot à fleurs de 50 litres, comme ceux que l’on trouve dans les villes pour fleurir ?

Marc65 (65)
15/05/2022 à 10:54

A mon sens, un jardin qu'on doit nourrir d'amendements organiques n'est pas fertile puisqu'il consomme de la fertilité prise ailleurs pour combler un déficit chronique.

Marc65 (65)
16/05/2022 à 07:52

www.annales.org/re/2018/re91/2018-07-3.pdf