Le darlingtonia, une plante carnivore

Le Darlingtonia californica (plante cobra évoque l’aspect d’un serpent à lunette prêt à l’attaque). Le genre Darlingtonia ne comprend qu’une espèce qui fut découverte en 1841 par J-D Brackenridge au cours de son exploration de l’Oregon. John Torrey, qui la décrivit pour la première fois en 1852, la dédia à son ami William Darlington (1782-1863), médecin à West Chester en Pennsylvanie.

Le Darlingtonia se trouve surtout dans la Sierra Nevada et dans les chaines montagneuses (entre les monts Klamath, Siskiyou, Salmon et Trinity) qui s’étendent près de la côte pacifique, dans le sud-ouest de l’Oregon et le nord de la Californie. Le darlingtonia pousse dans les milieux montagnards. Dans l’Oregon, on le trouve également au niveau de la mer, à des altitudes de 0 à plus 2500 m. Leurs milieux de prédilection sont les marécages à sphaignes, les prés humides et vallées fluviales.

Le Darlingtonia est une plante vivace herbacée. Elle possède un rhizome souterrain d’un diamètre de 1,5 à 2 cm, horizontal. Sur le rhizome se développe à chaque nœud, des racines et une urne feuille.
 
Les urnes en forme de cornet sont généralement dressées à une hauteur maximale d’un mètre avec une moyenne entre 20 et 60 cm. La partie supérieure du piège est de couleur jaune verdâtre et la partie inférieure est de couleur vert foncé. Sous un fort ensoleillement, des taches rouges et jaunes apparaissent dans la partie supérieure.
 
Le caractère le plus remarquable des urnes est la présence d’un double appendice pendant (queue de poisson ou langue fourchue de serpent d’où le diminutif de plante Cobra). Dans son milieu naturel, le Darlingtonia fleurit d’avril à août. La fleur a des sépales jaunâtres plus longs que les pétales rougeâtres.

L’ urne, piège passif glissant, présente 6 zones de haut en bas (voir dessin - DR)

- zone 1 : elle correspond à la paire d’appendices qui sont pourvues de nombreuses glandes à nectar sur leur face interne. Des poils indiquent aux proies potentielles le chemin vers l’ouverture du piège

- zone 2 : elle est constituée par le bord du péristome, également pourvu de glandes nectarifères. Dans cette zone, la feuille est enroulée vers l’intérieur formant ce qu’on appelle un "rouleau à nectar"

- zone 3 : le dôme (ou capuchon) qui est caractérisé par des fenêtres bien visibles disposées irrégulièrement

- zone 4 : elle est caractérisée par des parties tapissées de cire épicuticulaire qui forme une couche glissante. Elle porte des poils orientés vers le bas

- zone 5 : c’est dans cette zone que les poils dirigés vers le bas sont le plus dense. Les surfaces couvertes de cire sont devenues rares

- zone 6 : il s’agit de la partie basale de l’urne. Elle est totalement dépourvue de poils. Les urnes produisent de l’eau qui s’accumule au fond.  Le volume de liquide produit augmente quand s’ajoute soit des insectes, soit des substances azotées. Les premiers pièges produits après la fleur sont généralement les plus grands

Chaque année peuvent se former un à deux grands pièges, un de taille moyenne et trois à cinq très petits. Ces derniers sont souvent couchés de telle sorte que la queue de poisson touche le sol et fonctionne comme une porte d’entée pour les insectes. Quand celui-ci a atteint la zone glissante cireuse et très poilue, il n’y a plus de possibilité de retour.

La culture de la plante Cobra est relativement facile.
 
- terre : 70% de tourbe blonde, 20% de sable (aquarium) et 10% de vermiculite

- lumière : soleil  ou mi-ombre. C’est dans cette dernière situation que les plantes seront les plus grandes
 
- arrosage : humidité en période de croissance. La base du pot peut baigner dans l’eau. Le reste du temps, maintenir le sol humide 

- température : hiver -12°C / été +30°C.
 
L’utilisation de sphaigne vivante uniquement en surfaçage du sol provoque l’apparition de stolons qui vous permettront sa multiplication.
Le sarracenia est une de mes plantes préférées.
 
Le mois prochain : culture et mise en place d’une tourbière.